chercheur, anthropologue, pédagogue

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Publication of “Marcel Jousse, lecteur de Bergson”

We are delighted to announce the publication by Editions du Cerf of this book by Elisabeth (Clara) Vasseur. It is derived from the doctoral thesis in philosophy she defended in December 2019 at the Institut Catholique de Paris under the title “Marcel Jousse, philosophe, Dialogue avec Bergson.”

Here’s the translation of the presentation given on the publisher’s website:

Jousse – he found a seam, as they say,” confides Bergson in an interview with Lydie Adolphe.
The relationship that Marcel Jousse, researcher, teacher and churchman, maintained with the philosopher Henri Bergson throughout his forty-odd years of teaching is paradoxical, to say the least. Between admiration and rejection, Jousse claimed “his” reading of Bergson. Free and inspiring, often critical, even verging on caricature, this invigorating reading acts in return on the reader, whether a connoisseur of Bergson’s work or not. According to Jousse, the bodily-manual gesture, the global gesture, lies at the heart of the philosopher’s thought. Bergson plays out his thoughts with his hands, with his whole body, before throwing them into his books. Knowledge of the anthropological laws of oral style formulated by Jousse enables us to better grasp the particularity of Bergson’s style, which is close to Péguy’s and resembles the oral style of rhythmo-mimeurs. Jousse and Bergson: two names that left their mark on their era. The strong bond that unites the two thinkers is at the heart of this investigation – which could also be described as a “quest” – that is both philosophical and historical. This book joins the long list of “Bergson readers”, whether or not they are Bergsonians.

Élisabeth Vasseur has a PhD in philosophy and lives in Germany. She has contributed to making Marcel Jousse’s work better known, particularly in Germany.

This publication is the culmination of a long period of work by the author, which began in 2016 with the establishment of a co-supervision for her thesis between the Institut Catholique de Paris and the Catholic University of Eichstätt-Ingolstadt in Germany. Her research work was supervised by Professors Emmanuel Falque and Walter Schweidler. She also helped develop a link between the Association Marcel Jousse and the Institut Catholique de Paris, culminating in the reception of the Jousse archives by this institution, and the publication on this occasion of a volume of the journal Transversalités entirely devoted to Marcel Jousse.

Her work received financial support from the Association Marcel Jousse. Through this research, we felt it was important to continue forging links between Marcel Jousse, perceived as an unclassifiable Jesuit researcher, and the intellectual history of the 20th century. If, a century later, his work seems more the fruit of an isolated trajectory, it is important to emphasize that Jousse maintained numerous dialogues during his lifetime, directly or indirectly, with leading French thinkers and researchers of his time.

Rémy Guérinel, for example, showed the importance of his links with his masters at the Collège de France, psychologist Pierre Janet and Abbé Rousselot, founder of experimental phonetics, two important but somewhat forgotten figures.
Clara-Élisabeth Vasseur has had the courage to tackle the philosophical and historical links between Jousse and Bergson, the most renowned French philosopher when Jousse began teaching in 1931. As she explained in a 2020 presentation (available on video for association members), she didn’t do “the thesis on Jousse and Bergson” but “a thesis” on the subject, hoping to arouse interest and be followed by others. With only 3 years to complete her project, she had to choose certain paths and discard others.

Yet her work is not lacking in ambition: the author draws on a sound knowledge of both Bergson’s and Jousse’s work; but she has not stopped at a comparative exegesis of the writings of these two thinkers. In an investigative approach, she has also sought to cross-reference and link what Jousse says about Bergson in his lectures, what Bergson’s collaborator Lydie Adolphe says about Jousse, and traces of this intellectual relationship preserved in the archives of both, published along with other unpublished material in the book’s appendix. The reader will find numerous extracts from lectures on Bergson given by Marcel Jousse at the Sorbonne. One of these lectures is entirely devoted to Bergsonian intuition.

It is to be hoped that this book will help to foster a dialogue between those interested in the work of the anthropologist of gesture and those interested in the work of the philosopher!

Thomas Marshall

Member of the Board of the Association Marcel Jousse

(Français) Formation à la pédagogie Jean Qui Rit pour la lecture et l’écriture

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Apprendre à lire et à écrire par le geste, le rythme et le chant

“Les enfants de 5 ans sont pleins d’énergie et très demandeurs d’activité. Ils aiment jouer, se balancer d’une jambe sur l’autre… Ce mouvement étant naturel, nous allons le mettre au service de la lecture et de l’écriture.”

C’est ainsi que sont introduits les principes de la pédagogie Jean Qui Rit sur leur site internet. Elle a été développée en 1954 par Marie-Brigitte Lemaire (1931-2022), au début de sa carrière d’institutrice. Son efficacité a été reconnue, cette pédagogie a pu être diffusée dans de nombreux pays francophones et même au-delà.

Marie-Brigitte Lemaire s’est notamment inspirée des travaux anthropologiques de Marcel Jousse qui lui serviront “d’étincelle pour ses propres travaux”. Elle s’est également appuyée sur le Manuel de la phonomimie ou méthode d’enseignement par la voix et par le geste inventée par Augustin Grosselin. Mais le moteur de sa démarche a été sa propre expérience de jeune institutrice :

A la fin de l’année scolaire, j’étais catégorique : jamais je ne ferai une autre année comme celle-ci ! Pourquoi, alors que tous savaient lire et écrire ? Parce que ces enfants plein de vie ne devaient pas bouger, ils devaient seulement « regarder et écouter » et bien sûr « redire »

Aujourd’hui, l’association Pédagogie Jean Qui Rit continue à former les enseignants lors de stages de formations chaque été.

Voici les dates et conditions pour s’inscrire à une formation.

Lors de l’été 2023, des stages sont proposés à Asnières-sur-Seine (au nord de Paris) et à Bourrou (en Dordogne).

Merci à Joséphine Peschaud, Directrice de la Maison Jacques Sevin à Bourrou, de nous avoir fait connaître l’actualité de cette méthode !

(cliquez sur l’image pour voir et télécharger l’affiche)

(Français) Titus Jacquignon au colloque SCÈNE(S) – 10 et 11 mai 2023

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La Manufacture des Tabacs – Université Jean Moulin Lyon 3 a accueilli mercredi 10 et jeudi 11 mai un colloque interdisciplinaire, co-organisé par Claudine OLIVIER et Laurent FAURÉ. C’est là qu’avait eu lieu le colloque sur Marcel Jousse en 2011, A la recherche de l’Homme vivant.

Titus Jacquignon, docteur en sciences du langage et membre du bureau de l’Association Marcel Jousse, y est intervenu jeudi à 16h30 sur le thème :

La scène Marcel Jousse : le style professoral corporel-manuel-oral et sa réception

Sur la base de l’étude approfondie qu’il a faite pour sa thèse récemment soutenue à Bordeaux, Titus Jacquignon a mis en lumière le Style professoral corporel, manuel et oral de Marcel Jousse, professeur d’anthropologie du geste et du rythme, à Paris, entre 1931 et 1957. Il a expliqué la pertinence de ce style très personnel sur le plan pédagogique et par rapport au sujet même de son enseignement, mais aussi les problèmes de réception, ambiguïtés et confusion possible de la part des publics concernés.

En attendant la publication de cette communication dans les Actes du colloque, cet article très éclairant est partagé par Titus sur l’Espace réservé aux membres.

Pour découvrir le programme

(Français) Les recherches sur la poésie orale autour d’Antoine Meillet : Jean Paulhan, Marcel Jousse, Milman Parry

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Pierre-Yves Testenoire, Maître de Conférences en Sciences du langage à la Sorbonne, vient de publier sous ce titre un article dans la revue Histoire Épistémologie Langage. Il a également écrit l’article de présentation de ce dossier thématique “Linguistique et anthropologie au début du 20e siècle”. Le dossier est composé de 4 articles étudiant les liens entre ces disciplines, alors récentes, à travers les positions de chercheurs répartis dans les communautés scientifiques suivantes : nord-américaine, allemande, française et britannique.

Voici le résumé de l’article publié par son auteur :

“Cet article porte sur trois recherches autour de la poésie orale menées dans le premier tiers du xxe siècle : le travail de Jean Paulhan (1884-1968) sur la poésie populaire traditionnelle à Madagascar, l’anthropologie linguistique de Marcel Jousse (1886-1961) et les recherches de Milman Parry (1902-1935) sur la composition formulaire des poèmes homériques. Ces trois recherches ont en commun d’avoir été dirigées ou en partie inspirées par Antoine Meillet (1866-1936). Elles sont une des manifestations concrètes de l’ambition portée par Meillet de faire dialoguer la linguistique avec l’ethnographie. L’article présente la spécificité de ces trois recherches mais aussi ce qui les réunit dans un objectif commun de décrire ou de théoriser l’oralité poétique. On s’intéresse, en particulier, à l’apport de l’enseignement de Meillet dans ces trois entreprises ainsi qu’à l’accueil qu’il leur réserve dans ses comptes rendus pour les Bulletins de la Société de linguistique de Paris. L’objectif est aussi d’évaluer la contribution de Meillet à l’émergence du concept de « formule » qui prend corps à travers ces travaux et qui deviendra la pierre angulaire des théories oralistes.”

Lire l’article

Voir le sommaire de la revue

 

Il est intéressant que Pierre-Yves Testenoire reprenne des extraits de cours de Jousse dans lesquels ce dernier parle d’échanges qu’il a eu avec Meillet. Notons que Jousse ne présente pas ce dernier comme l’un de ses maîtres, au même titre que Pierre Janet en psychologie, Marcel Mauss en ethnologie et l’abbé Rousselot en phonétique expérimentale – chercheurs dont il a suivi les enseignements à Paris suite à son retour des États-Unis en 1919. En revanche, Jousse s’appuie sur l’autorité scientifique de ce linguiste reconnu, de 20 ans son aîné, afin de montrer à son auditoire que ses travaux sont pris au sérieux – Meillet ayant notamment publié un compte-rendu du Style oral (1925). Hier comme aujourd’hui, un chercheur n’est rien sans la reconnaissance que d’autres chercheurs lui accordent. Et cela d’autant plus pour Jousse, qui est un “franc-tireur” en sciences humaines, sans poste universitaire, proposant rien de moins que la création d’une nouvelle science !
A ce titre, il est précieux que les travaux de Pierre-Yves Testenoire contribuent aujourd’hui à réintégrer, dans une histoire de la linguistique marquée par l’héritage de Saussure, ce courant d’études de l’oralité du début du 20° siècle dont fait partie Marcel Jousse.
Vous pouvez également lire le rendu compte d’un autre texte intéressant de Pierre-Yves Testenoire intitulé : Une sémiologie sans signe : Marcel Jousse et la linguistique de son temps

Thomas Marshall et Titus Jacquignon,
membres du Bureau de l’Association Marcel Jousse

(Français) La pensée de Jousse au service des sciences humaines en Afrique

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Après l’Amérique Latine grâce au travail de Gabriel Bourdin, c’est désormais en Afrique francophone qu’une nouvelle génération commence à s’emparer de la pensée de Jousse.

Vue de France, la méthode anthropologique « paysanne » de Marcel Jousse, ancrée dans son enfance au sein d’une Sarthe patoisante de tradition orale, à la fin du 19ème siècle, peut nous sembler étrangère, voire désuette, et en tout cas indissociable de sa personnalité singulière. A rebours de cette impression, le récent séminaire de l’Association Marcel Jousse a justement cherché à explorer l’actualité du « paysanisme », considéré comme réalité anthropologique et donc transculturelle. Pour cela, il est nécessaire de montrer la fécondité de cette approche dans l’étude empirique de milieux culturels contemporains, n’ayant a priori rien en commun avec le « pays » d’enfance de Jousse. En bref, est-ce que cette méthode produit des résultats ?

De façon inattendue, nous venons de recevoir un puissant témoignage de cette actualité et de cette vitalité potentielle dans le contexte de l’Afrique francophone. Albert Petit, ancien auditeur de Jousse et membre fondateur de la Fondation Marcel Jousse, en était convaincu. Mais depuis 50 ans, rares ont été les signes en ce sens. Un événement récent semble toutefois confirmer cette intuition : le lancement au mois de novembre du Laboratoire interdisciplinaire des réalités endogènes, regroupant une vingtaine de chercheurs africains au sein d’une association à but non-lucratif, et ayant son siège social à Cotonou au Bénin.

L’anthropologie du geste et du rythme de Jousse y est considérée comme un outil scientifique central pour permettre à chacun de ses membres de réaliser un travail d’étude, de prise de conscience et d’intégration de sa propre culture ethnique d’origine. Pour des Africains ayant quitté leur village il y a longtemps et ayant fait des études universitaires (dans leur pays ou à l’étranger), dans des institutions porteuses de la manière de penser occidentale, il s’agit de retrouver leurs racines et de donner une intelligibilité à leur « pays », pour eux-mêmes et pour des personnes issues de « pays » différents.
C’est donc une invitation à effectuer une démarche auto-ethnologique analogue à celle de Jousse. Elle se base sur le constat que bien des choses restent inaccessibles à des personnes n’ayant pas la même langue maternelle, ni une connaissance « de l’intérieur » des traditions particulières d’une ethnie.

Ce projet scientifique est le fruit du cheminement personnel et professionnel de son directeur, Augustin Ahoga, un Béninois âgé de 63 ans. Après avoir fait des études d’économie, il est devenu enseignant et s’est impliqué dans le Groupe Biblique Universitaire. Il a fait plus tard des études de théologie à Paris, puis un Master d’étude de l’Ancien Testament en Angleterre et en Afrique du Sud. Il enseigne également depuis de nombreuses années au sujet des religions traditionnelles africaines. Il a exercé jusqu’en 2019 la responsabilité de secrétaire régional pour l’Afrique francophone de l’IFES, une organisation internationale regroupant les Groupes Bibliques Universitaires.

Ayant lui-même grandi dans un milieu paysan traditionnel, il a longtemps cherché à comprendre sa culture d’origine avec des outils issus des sciences humaines. Le seul concept utile qu’il avait trouvé était la « parole-texte », expression forgée par un prêtre français ayant vécu et étudié chez le peuple Dogon. Lors de ces dernières années, il a effectué une recherche doctorale au sujet du dialogue entre les religions traditionnelles africaines et le christianisme. Son directeur de thèse a été bien inspiré de l’orienter vers les travaux de Marcel Jousse ! Car ils sont très peu connus dans les milieux académiques africains.

Cette découverte l’a beaucoup aidé, parce que Jousse a décrit de manière précise des réalités qu’il ne pouvait pas jusque là exprimer en français. Par exemple, verbo-moteur : là où plus d’un lecteur de France métropolitaine verrait du jargon incompréhensible, lui a vu enfin une possibilité de nommer ce qui fait la vie quotidienne normale de son ethnie, c’est-à-dire ses gestes ethniques. Lui-même les avaient beaucoup perdus, il témoigne ainsi d’avoir eu besoin de 6 mois d’immersion dans son village natal pour ré-apprendre le rythme de la langue et des danses, autrement dit les gestes expressifs de cette culture de style global-oral. Et c’est justement parce qu’il peut à nouveau rejouer ces gestes qu’il peut être reconnu par les gens du pays comme l’un des leurs. C’est donc un sentiment d’appartenance retrouvé, avec en prime une capacité d’en rendre compte à l’extérieur, dans les gestes de la langue française.
En effet, l’aboutissement de ce travail de recherche va être publié en 2023. Augustin Ahoga y présente notamment l’interprétation du film réalisé sur le panégyrique de son ethnie, c’est-à-dire une récitation traditionnelle, véhiculée par le corps et la parole, qui rend compte de l’histoire de la divinité de ce peuple. C’est là le fondement gestuel qui donne leur signification à bien des coutumes de la vie familiale et des rituels, tels ceux associés aux funérailles.

Cette fructueuse expérience personnelle va être répliquée de façon collective au sein du nouveau Laboratoire dont il est l’initiateur. L’ensemble de ses membres seront formés à la méthode anthropologique de Jousse. La démarche de recherche prévue est la suivante : à partir d’un thème commun, chacun des chercheurs retournera dans son ethnie d’origine pour étudier et documenter les pratiques, mémoires et manières de penser qui y sont aujourd’hui encore vivantes. Puis les chercheurs mettront en commun et compareront leurs résultats. A l’issue de ce processus, des publications les rendront disponibles pour participer à un renouvellement des sciences humaines en Afrique et au-delà.
60 ans après la mort de Marcel Jousse, avec la naissance de ce Laboratoire interdisciplinaire des réalités endogènes, la science paysanne serait-elle de retour ? Cela semble en bonne voie !

Thomas Marshall, le 8 décembre 2022

 

Pour en savoir plus : Lire la plaquette de présentation du Laboratoire

Cet article se base sur un entretien avec M. Ahoga, directeur du Laboratoire, que je remercie.

Voici une petite présentation qu’il a rédigée :

Je suis enseignant chercheur à l’Université de l’Alliance Chrétienne d’Abidjan (UACA), à ESBTAO à Lomé, à IBB et I3B au Bénin et ITES au Sénégal. J’ai servi les GBUAF (Groupes Bibliques Universitaires d’Afrique Francophone) jusqu’en 2019 et cumulativement j’ai dirigé la maison d’édition “Les Presses Bibliques Africaines (PBA)” pendant 12 ans. Mon doctorat porte sur le dialogue interreligieux. Dans ma thèse, j’ai proposé une Méthodologie Africaine de Dialogue InterReligieux (MADIR) chez les peuples verbomoteurs. J’ai mis en place un laboratoire pour l’application de ma méthodologie où j’enseigne l’Anthropologie du geste de Marcel Jousse à mes étudiants. Le dernier livre que j’ai édité en 2019 porte le titre : “Du temple à la cité, quand l’Église africaine pense le développement“.

Just published : The Forgotten Compass

It is an event. The Forgotten Compass – Marcel Jousse and the Exploration of the Oral World is the first collective book devoted to the actuality of Marcel Jousse’s work in the academic field of biblical scholarship. It brings together contributions in English from eight international specialists and also gives voice to Jousse himself through the text of two of his lectures. Marcel Jousse’s work in this field is like a “compass” that the book proposes to rediscover.

Context

This book is published as part of a specialized collection that aims to renew this field of research: Biblical Performance Criticism Series. Like Marcel Jousse in his time, this collection makes the following observation:

The ancient societies of the Bible were overwhelmingly oral. People originally experienced the traditions now in the Bible as oral performances. Focusing on the ancient performance of biblical traditions enables us to shift academic work on the Bible from the mentality of a modern print culture to that of an oral/scribal culture.” [i.e., where writing belongs to scribes]

It follows the publication in this collection in 2018 of Memory, Memorization, and Memorizers: The Galilean Oral-Style Tradition and Its Traditionists, a collection of texts by Jousse edited and translated into English by Edgard Sienaert, with a foreword by Werner Kelber. This volume will also be published in 2023 in its French version by the Cerf editions.

Edited by Werner Kelber, Professor Emeritus of Biblical Studies at Rice University (Texas, USA) and Bruce Chilton, Professor of Philosophy and Religion at Bard College (New York State, USA), The Forgotten Compass is the culmination of several years of work. A milestone was the seminar on Marcel Jousse and Oral Theory held on November 26, 2019 at the annual meeting of the Society of Biblical Literature in San Diego. Organized by Werner Kelber, the high quality of this seminar was unanimously appreciated by the participants. So much so that the decision was made to transform the trial into a collective work. 3 years later, it is done!

Abstract

As form criticism arose, the French anthropologist Marcel Jousse developed a hermeneutical paradigm, global in scope and prescient in its vision but opposed to the philological paradigm of biblical studies. While the philological methodology came to define modernity’s biblical hermeneutics, Jousse’s rhythmically energized paradigm was marginalized and largely forgotten. Although Jousse has left relatively few traces in writing, many of his more than one thousand lectures, delivered at four different academic institutions in Paris between 1931 and 1957, have been edited and translated into English by Edgard Sienaert. The Forgotten Compass surveys Jousse’s views on biblical tradition and scholarship, documenting the relevance of his paradigm for current biblical studies. What distinguishes Jousse’s paradigm is that it is firmly established within the orbit of ancient communications and deeply rooted in Jewish tradition. The Forgotten Compass challenges readers to come to appreciate the print Bible’s lack of fluency in the very sensibilities privileged by Jousse’s paradigm and to raise consciousness about the multivocal, multisensory culture in which the biblical traditions emerged and from which they drew their initial nourishment.”  (source : Wipf and Stock)

Contents

Preface
List of Contributors
1. The Work of Marcel Jousse in Context | Werner H. Kelber | 1
2. Mimism and the Ancient Biblical Recitatives | Marcel Jousse | 54
3. The Anthropology of Mimism, of Memory, and of the Invisible | Edgard Sienaert | 71
4. An Oral Perspective on Proverbs 31:10–31 | Mark Timothy Lloyd Holt | 104
5. What Use is Jousse? Oral Form as a Mnemonic Device in the Hodayot | Shem Miller | 127
6. Sound, Memory, and the Oral Style | Margaret E. Lee | 150
7. Jousse, Oral Composition, and the Gospel of Mark | Joanna Dewey | 180
8. Origin and Techniques of the Biblical Recitations | Marcel Jousse | 198
9. The Au/Orality of the Aramaic Gospel | Bruce Chilton 211
10. Marcel Jousse, the Synoptic Problem, and the Past and Future of Gospel Studies | Matthew D. C. Larsen | 234
11. Conclusion: Implications of the Work of Marcel Jousse | Werner H. Kelber | 258

Epilogue

In order to give the public an overview of the important issues addressed in the book and the perspectives it opens up, Werner Kelber has given us permission to share the pages that close the book.

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Somes appreciations on the book

“Experience the excitement of discovery—of an author whose work may well change your way of looking at the Bible. This book lets Marcel Jousse speak for himself but also allows us the privilege of accompanying major scholars as they step out of their routine to engage critically and enthusiastically with Jousse. Unsurprisingly, Jousse taught in Paris. Perhaps surprisingly, he was a Jesuit priest.”

—Bernhard Lang, University of Paderborn

“This excellent introduction to the French ethnographer Marcel Jousse’s pioneering and groundbreaking work on orality and memory within the Palestinian Jewish milieu of Jesus enables readers to (re)discover his contributions to the study of the New Testament and modern intellectual history. Combining two of Jousse’s lectures with an introduction and critical assessments, the book indicates his avant-garde ideas and their relevance for contemporary scholarship.”

—Catherine Hezser, SOAS University of London

“What a joy this volume is for anyone interested in orality! Though focused on biblical studies, it equally appeals to communication or media ecology scholars by its introduction of the work of the anthropologist Marcel Jousse to new generations. Seeing and hearing Jousse in the context of his work makes him come alive and opens up additional ways of thinking about how people interact with their communication environments.”

—Paul A. Soukup, SJ, Santa Clara University

The Forgotten Compass points the way to a paradigm more fully suited to the Aramaic Targumic world of Rabbi Jeshua of Nazareth. A global anthropologist and contemporary of Rudolf Bultmann, Jousse offers a robust, full-bodied approach to the Scriptures, at once very old and very new. Jousse is a treasure trove indeed for younger scholars especially who seek alternative pathways to discovery.”

—Randolph F. Lumpp, Regis University, emeritus

“Jousse used an argument from the astronomer Laplace: great discoveries occur when previously distant concepts finally meet. The Forgotten Compass is one of those rare events. This magnificent collection constitutes a true reencounter, where Gospel studies come again face to face with the investigation of the traditions of oral style. The intellectual gestures of both sides will create a current able to irrigate the unified field of biblical studies and oral traditions.”

—Gabriel Bourdin, Institute of Anthropological Research

“Marcel Jousse was well known for his groundbreaking study of oral tradition and memory. To celebrate this work and to probe further its significance and ongoing relevance for biblical studies and Jesus research, editors Werner Kelber and Bruce Chilton have assembled an impressive roster of scholars who assess Joussean thought. Rich with insight, these essays move forward in positive ways the study of orality.”

—Craig A. Evans, Houston Baptist University

(Français) Publication en italien de “L’anthropologie du geste”

(Français) L’expression, le geste et le rythme : Retour et discussion suite à la soutenance de thèse de Titus Jacquignon

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Thomas Marshall, docteur en sciences de la communication, membre du Bureau de l’Association Marcel Jousse

Le 14 octobre 2022, près de 30 personnes se sont rassemblées, à l’Université Bordeaux Montaigne et en visio-conférence, pour assister à la présentation orale de sa thèse, puis aux prises de parole des différents membres de son jury. Je vous donne ici un aperçu des réflexions stimulantes partagées à cette occasion, en suivant la trame de la présentation du nouveau docteur, dont le texte intégral peut être téléchargé ici. Pour situer le propos, vous pouvez lire également le résumé de la thèse.

Titus Jacquignon présente l’enjeu de sa thèse de doctorat comme étant « la possibilité du « retour », ou de la réintroduction de l’anthropologie du geste et du rythme à l’université dont elle s’était absentée durant 60 ans. » Il s’y est employé en menant une réflexion très approfondie sur la nature même des travaux de Marcel Jousse et sur les obstacles internes ou externes qui ont empêché jusqu’à présent leur prise en compte dans les sciences du langage (le domaine dans lequel s’inscrit cette thèse).

Il est d’abord revenu sur son propre parcours. Faisant des recherches sur l’araméen ancien puis moderne, il avait découvert, à travers les deux ouvrages L’anthropologie du geste et Le style oral, une œuvre qui lui apparut à la fois comme prometteuse et énigmatique. Puis il trouva dans le volumineux corpus des transcriptions de cours de Marcel Jousse la matière nécessaire au « travail fondamental » qui restait à faire selon lui.

Camille Riquier y invitait également, en introduction du dossier consacré à Jousse paru en 2021 dans la revue Transversalités : « L’œuvre de Marcel Jousse est elle-même à venir, en attente d’être instituée en tant que telle. Elle lance un appel aux futurs chercheurs capables d’embrasser toute sa matière et d’en suivre les méandres afin de composer la forme dont elle est d’ores et déjà la promesse. »

Les membres de son jury ont souligné le « travail colossal » ayant permis d’aboutir à cette thèse, qui témoigne pour Emmanuelle Roussel de « la passion », de « l’honnêteté intellectuelle », des qualités d’écriture et de « l’impressionnante capacité de synthèse » de son auteur.
Gabriel Bourdin, professeur d’anthropologie au Mexique, a commenté la difficulté du projet de refonder dans un cadre académique l’anthropologie du geste joussienne, une science périphérique, des marges : car non seulement « tout est à construire », mais elle est porteuse d’un paradoxe intrinsèque : ce que Marcel Jousse a découvert, c’est la singularité radicale de chaque être humain, qui peut s’exprimer, mais ne peut pas transmettre ce qu’il est. Sa singularité repose sur l’ensemble de ses « mimèmes », qui sont les briques de connaissance incorporées depuis qu’il a disposé d’organes sensoriels actifs. Comment faire une science, c’est-à-dire une connaissance partagée, à partir de ce constat de la singularité expérientielle de chaque être humain ?

La singularité assumée de Marcel Jousse lui-même en est le point de départ. Pour Haun Saussy, professeur de littérature comparée aux États-Unis, il s’agit de « se placer au centre de jaillissement du découvreur pour en comprendre la cohérence ».

Titus Jacquignon a donné lors de sa soutenance une vision d’ensemble sur plusieurs sujets essentiels qu’il a exploré dans la thèse :

  1. Le problème documentaire
  2. Le problème de l’expression multimodale telle que Jousse la schématise
  3. Le problème stylistique lié au professorat de Marcel Jousse
  4. Le problème de la méthode

« Ils déterminent, de mon point de vue, la possibilité d’une réactualisation de la méthode, de son appropriation et de sa personnalisation en fonction des chercheurs, des enseignants et pour tout public intéressé en règle générale et ce, grâce à l’outil que je pense avoir forgé. »

1. Le problème documentaire, c’est celui de la compréhension et de l’analyse du corpus des cours de Jousse. Tout commence par là. Historien de formation, Titus Jacquignon se penche sur le décalage qui se creuse par rapport au contexte de la première moitié du 20ème siècle. « Jusqu’à quel point l’œuvre du Professeur Jousse traverse-t-elle l’épreuve du temps, pourquoi et comment ? » Pour répondre à cette question, il a entrepris à travers sa thèse de composer « l’essentiel Jousse », une ambitieuse synthèse facilitant l’accès à une méthode et à un enseignement iconoclaste, tant dans son contenu que dans sa forme. Elle s’appuie sur un « corpus analytique », placé en annexe de la thèse, « composé de longs extraits choisis de ses cours et organisés selon un plan de progression dont je suis responsable, [qui] traduit déjà mon essai de réactualisation de la méthode ». Ce support documentaire fait environ 1000 pages.

Il a tenu à faire figurer dans ce corpus l’ensemble des thèmes auxquels Jousse s’est attelé, à l’exception notable de ses études à propos de la Bible et de Jésus, « un dossier à part entière qui nécessiterait sans doute une thèse spécifique ». Au-delà de la technicité du sujet, il s’explique également des raisons qui l’ont poussé, non pas à écarter la question religieuse en tant que telle de l’anthropologie joussienne, mais à mettre à distance ce qu’il appelle son « noyau obsessionnel », à savoir un combat pour prouver rationnellement l’authenticité des Évangiles, « tel que Jousse conçoit le problème et tel qu’il le prend : en refusant la science historique et en croyant que la méthode anthropologique la combattra. » Il assume son choix : « C’est donc une anthropologie sans le combat principal de Marcel Jousse que vous avez en main aujourd’hui. » Il avait d’ailleurs illustré lors d’un séminaire en 2021, à quel point Jousse avait fait sienne l’attitude du combattant dans l’ensemble de son travail scientifique. Il s’agit donc de comprendre cette attitude, sans se sentir obligé de rejoindre pour autant l’unité d’artillerie du Professeur-Capitaine Jousse 1 !

2. Le problème de l’expression multimodale lui semble également une clé de lecture car ce que Jousse a appelé « anthropologie du geste » ou « du mimisme », porte fondamentalement sur le phénomène de l’expression humaine, pris dans toute son ampleur. Pour l’auteur, « Jousse parvient en effet à reconstituer une sorte de carte de l’expression humaine en rendant compte de sa globalité, de sa complexité et de sa profondeur. » A la fois, il invite « à assouplir et à ajuster systématiquement » la méthode de Jousse « à l’étude d’une individualité, d’une œuvre ou d’un milieu donné », en laissant de côté sa schématisation pédagogique des différents canaux d’expression humaine. Jousse les désigne comme des « claviers gestuels », comme un orgue a plusieurs claviers : les gestes globaux du corps, les gestes des mains, les gestes laryngo-buccaux de la parole. Pour Titus Jacquignon, Jousse ayant pour objectif d’établir la fiabilité de la transmission traditionnelle par la mémoire, il se focalise sur une redondance de la même « mélodie » par les trois canaux. Pour que la méthode soit utile pour d’autres objectifs de recherche, il s’agit d’ouvrir la possibilité d’une analyse des gestes sur le modèle de l’homme-orchestre, chaque canal gestuel ayant son propre contenu particulier.

3. Le problème stylistique se manifeste au lecteur contemporain des cours de Jousse à travers un sentiment d’étrangeté : à la plupart d’entre nous, jamais professeur d’école ou d’université n’a parlé de cette manière, « enseignant » au sens propre du terme – comme une enseigne – c’est-à-dire montrant de façon vivante et improvisée, par son corps et ses paroles, ce qu’il apportait. Haun Saussy a souligné ce défi : « Comment lire un druide ou un griot ? »

Ainsi, la thèse progresse dans son approche en suivant l’évolution qui a aussi été celle de Titus Jacquignon. Dans un premier temps, l’habitude face à une œuvre écrite est celle d’y chercher des « concepts » et d’essayer de saisir le « système » qui les ordonne. Mais dans un second temps, les propos de Jousse eux-mêmes au sujet du langage, de la connaissance, et de la pédagogie, nous conduisent à le considérer à partir de son style d’expression propre, qui n’est pas conceptuel mais fondé sur des métaphores à la signification très concrète, à la manière des peuples dont les traditions ne reposent pas sur l’écriture. L’étrangeté du style perçue dans les cours de Jousse est signe que nous avons affaire à « un autre monde, [à] un autre style de cognition et de transmission. » On comprend ainsi que la forme de cet enseignement n’est pas accessoire, elle fait partie du projet scientifique de l’anthropologie du geste joussienne. Et par conséquent elle détermine la manière, « gestuelle » et non conceptuelle, dont on peut établir de façon pertinente des rapprochements et des échanges avec d’autres auteurs ou domaines de recherche. C’est d’ailleurs selon ce principe que Jousse avait composé son mémoire de 1924 sur le Style oral : il faisait le lien entre des descriptions des mêmes phénomènes par différents auteurs, employant des termes différents, et proposait une terminologie unificatrice.

4. Le problème de la méthode s’articule au précédent. Dans une logique universitaire, on s’attendrait en effet à trouver dans les textes de Jousse un corpus théorique et méthodologique, « une théorie de la connaissance », qu’il serait possible d’ « appliquer » à de nouveaux objets de recherche. Ce qui est mis en question par la méthode joussienne, c’est le principe de neutralité de l’observateur, du chercheur par rapport à son « objet ». Pour Titus Jacquignon, « Marcel Jousse ne propose pas simplement d’étudier l’anthropologie et les ethnologies dans le monde : il fonde lui-même une anthropologie qui est, pour lui, un outil d’outil pour s’élaborer soi-même tout au long de sa vie. » Le recours à l’expérience personnelle fait partie classiquement de la démarche ethnographique. Mais il s’agit plus fondamentalement dans la méthode joussienne de se considérer individuellement comme un terrain d’expérience de la condition humaine, en interaction continue avec un monde bio-physique et des mondes sociaux (« ethniques » dans le vocabulaire de Jousse). L’auteur explique comment cette « anthropologie de l’intime » peut rejoindre une « anthropologie savante ». C’est aussi ce qui peut conduire certains à contester la scientificité de l’anthropologie du geste, dans la mesure où : « Il s’agit d’abord d’expériencer, en soi et par soi, comment le geste s’élabore dans notre intime, faute d’instrumentation possible dès qu’il s’agit du domaine de l’intime. »

Titus Jacquignon reconnaît d’ailleurs que Jousse, dans cette voie d’exploration assumée depuis sa propre subjectivité, a eu parfois tendance à se projeter lui-même dans ce qu’il a étudié. Cette difficulté a été décrite par Haun Saussy comme le signe d’« un manque de locuteur antagoniste pour mettre en dialogue ».

La conclusion de Titus Jacquignon sur la possibilité de la prise en compte de l’anthropologie du geste, en tant que méthode, par le monde actuel de la recherche, reste ouverte.

Du côté des difficultés, il pointe son caractère inclassable : « Il y a, dans la méthode du professeur Jousse, une part de coaching en développement personnel, pour reprendre le terme à la mode, disons une anthropologie philosophique à la française. Au temps de Wilhelm von Humboldt, il y a plus de deux siècles, cela ne posait pas de problèmes, mais considérant comment la science se fait aujourd’hui, pour reprendre le thème d’une des recherches de Bruno Latour, ce type d’approche n’existe pas et n’est pas du tout envisagé. Cela pose et cela posera encore des problèmes pour la scientificité de l’anthropologie du geste. »

Je me pose donc la question de l’avenir de cette méthode, non dans le sens d’une impossible « normalisation » de l’anthropologie du geste pour s’adapter aux canons académiques actuels, mais dans le sens de son utilisation au service d’une transformation, par les chercheurs eux-mêmes, de la manière de faire les sciences, qui reste aujourd’hui encore largement inscrite dans un héritage occidental et donc en partie colonial (à leur insu).

Et finalement, il est juste que la question demeure ouverte. Titus Jacquignon a créé une « boîte à outils » et il espère simplement qu’elle sera utile à d’autres. « je ne suis pas en mesure de savoir quel sera le destin de cette méthode dans le champ universitaire. Je pense que ma thèse crée les conditions d’accès à l’anthropologie du geste qui reste encore aujourd’hui confidentielle, qu’elle en favorise la redécouverte et qu’elle pourra éviter des malentendus. »

Cette hypothèse s’est déjà vérifiée avec des membres du jury de la soutenance qui ne connaissaient pas la pensée de Jousse auparavant et ont été enthousiasmés par cette découverte. C’est bon signe !

La prochaine étape sera la mise en ligne par l’Université sur la plateforme theses.fr. Ensuite, Titus Jacquignon a l’intention d’adapter son texte pour une publication sous forme de livre. Nous attendons impatiemment de pouvoir l’annoncer sur marceljousse.com !

 

Pour aller plus loin :

Le caractère fondamental de l’expérience indigène de Marcel Jousse dans la création de sa méthode anthropologique” : Un article de Titus Jacquignon, publié dans le revue Mundau qui est issu de son travail pour la thèse. Il y met notamment en exergue comment Jousse a résisté à une idéologie raciale alors omniprésente, en mettant en œuvre sa méthode de connaissance “par le dedans” sur des terrains aussi variés que les Amérindiens des Plaines, les cultures régionales françaises, l’ancienne culture araméenne de Palestine.

 

1  Je fais ici allusion à son engagement militaire déterminé, lors de la 1ère guerre mondiale.

(Français) Au programme de la rencontre du 19 et 20 novembre 2022

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Nous sommes heureux de pouvoir reprendre cette année nos rencontres à Paris. Et pour les personnes qui nous suivent depuis le reste du monde, nous allons mettre en place une retransmission en direct par visio-conférence. Réservez votre week-end !

Pour adhérer ou renouveler votre adhésion à l’association

Séminaire De l’actualité du paysanisme

Marcel Jousse (1886-1961) fonde une méthode anthropologique originale au début des années 30 : l’anthropologie du geste et du rythme, qu’il enseigne en Sorbonne et dans d’autres établissements parisiens jusqu’en 1957. Le paysanisme figure parmi les éléments constitutifs de sa méthode. Le terme peut paraître étrange. Le professeur Jousse s’en explique : « Nous avons donné au mot “paysan” un sens universel. (…) Être paysan, c’est être in-formé par son pays. » (cours du 28/01/1955)

Le séminaire, animé par Edgard Sienaert (Afrique du Sud), nous invite à découvrir un aspect de l’anthropologie joussienne qui se révèle être particulièrement en prise avec notre actualité écologique : une anthropologie de l’habitant et de l’habitat, du pays et du paysage, en interaction – l’habitant habite et modèle son paysage, le paysage habite et modèle les habitants. Marcel Jousse a élargi et approfondi ce thème du pays et du paysan en le situant à la racine d’une anthropologie de la connaissance et de l’expression et aux fondements de la culture ; le thème du paysanisme représente aussi une entrée pour comprendre le style d’enseignement du professeur Jousse et introduit à sa méthode anthropologique.

Le point de départ pour cette exploration est un extrait du cours de Jousse à l’École d’Anthropologie, le 23 janvier 1950 :

Si nous adhérons au pays, c’est que nous adhérons au Paysage …
Toute cette clarté, tous ces élancements de peupliers, toutes ces haies si bien divisantes, toutes ces routes si bien conduisantes, comme tout cela nous a formés !
Taine disait qu’il fallait rechercher la terre dans la formation des esprits. Je le crois bien ! Que serions-nous donc si les gestes de la terre ne nous avaient pas modelés !
Si vous voulez comprendre le Joussisme, qui est le Mimisme à sa proie attachée, allez sur le petit pont de Beaumont et regardez la Sarthe avec ses peupliers reflétants et reflétés, en écho chosal.
Allez à St Christophe-du-Jambet, où ma mère a été élevée, et vous saurez ce que c’est qu’une Université paysanne, maîtresse d’elle-même parce que coordonnée.
Le Paysanisme, adhérent au Pays, adhérent au Paysage, adhérent aux Paysans.

Samedi 19 novembre de 14h à 17h30, à l’Institut Catholique de Paris – ouvert à tous, sur inscription préalable uniquement

  • Entrée par le 74 rue de Vaugirard 75006 Paris  /  Bâtiment W, Salle W10 (2ème étage, escalier et ascenseur)
  • Ou en visioconférence sur Zoom  (ID de réunion : 813 6777 5524 – Code secret : 280277)

L’annonce de ce séminaire est publiée sur Calenda, calendrier des sciences humaines et sociales.

Accueil à 14h

14h30 : Titus Jacquignon

« Paysan et fier de l’être : une “pride“ rurale et conservatrice ou un geste méthodologique et un style d’enseignement ? »

Titus Jacquignon est désormais docteur en didactique des langues et des cultures de l’Université de Bordeaux Montaigne. Après de longues années de travail patient à travers les quelques 1000 transcriptions des cours oraux de Jousse, il a soutenu sa thèse ce 14 octobre. C’est avec cette vision globale de l’enseignement du Professeur Jousse qu’il nous aidera à mieux comprendre ce que signifie pour lui “être paysan”.

15h à 15h15 : Échanges avec l’intervenant

15h15 : Gabriel Bourdin

« Le proverbe paysan »

Gabriel Bourdin, professeur d’anthropologie à l’UNAM, nous présentera, en visio-conférence depuis le Mexique, quelques fruits d’une enquête ethnographique réalisée cette année à propos des savoirs vernaculaires véhiculés par les proverbes météorologiques, dans le sud de l’Espagne et au Mexique.

15h45 à 16h : Échanges avec l’intervenant

16h00 : Muriel Roland

« Le paysanisme ou la co-création du monde par un anthropos oeuvrier »

Muriel Roland, formée à l’école du mime Marceau, est artiste de théâtre. Elle termine actuellement une thèse de doctorat sur “le geste actoral antagoniste”. Elle nous montrera comment le paysanisme prend sens dans le mouvement joussien entre l’intussusception-impression et la projection-expression, entre ‘jeu’ et ‘rejeu’ global. C’est pour elle une source de résistance précieuse dans un monde où conception et exécution du geste se séparent, amputant l’Anthropos du sens de son travail et de son existence.

16h30 à 16h45 : Échanges avec l’intervenante

16h45 : Échanges

Fin du séminaire à 17h30.

 

Rencontre de l’Association Marcel Jousse

Dimanche 20 novembre de 10h à 17h – 26 rue Boissonade 75014 Paris

Cette rue est située entre le n°160 du Boulevard Montparnasse et le n°237 du Boulevard Raspail.  Métro : Raspail (lignes 6 et 4), ou RER : Port Royal

Ou en visioconférence sur Zoom  (ID de réunion : 876 6422 2042 – Code secret : 464769)

Accueil à partir de 10h

10h30 : Assemblée générale

Présentation du rapport moral et du rapport financier, suivis du vote des adhérents.

11h : Interventions

Voici le programme prévisionnel. La journée sera animée par Thomas Marshall. Son objectif est de mettre en valeur les travaux des membres qui contribuent à réaliser la mission de l’association, ainsi que de favoriser la réflexion, les échanges, les collaborations.

11h – Actualités de la diffusion de la pensée de Jousse

  • Titus Jacquignon – Perspectives suite à la récente soutenance de sa thèse de doctorat : « L’expression, le geste et le rythme : fondements épistémologiques, exégèse critique et corpus analytique de l’œuvre et de la méthode développées par Marcel Jousse (1886-1961) »
  • Gabriel Bourdin – Découverte de l’anthropologie du geste dans le monde académique en Amérique Latine : retour sur la publication d’un dossier dans la revue Mundau  (Brésil), sur une conférence en Argentine…
  • Francisco Garcia – Introduction de l’anthropologie du geste de Marcel Jousse dans le domaine universitaire espagnol : retour suite à la conférence donnée à l’Université ecclésiastique San Dámaso.

11h50 – Frédéric Herrera – Projection et commentaire d’extraits en vidéo de son spectacle “Géant de sel”, présenté le 15 septembre en Espagne. Frédéric est danseur butoh, il a créé ce spectacle au bord de la Mer morte à partir d’une exploration sensorielle de l’argile, inspiré par la lecture de la Genèse par Marcel Jousse : le mimodrame de la création d’Adam, le Terreux.

Le Géant de Sel – Spectacle de Frédéric Herrera le 15 septembre 2022 à Moraira Valencia, Espagne.

12h30 : Déjeuner

Un déjeuner est prévu sur place (plateau-repas à 18 €). Veuillez-vous inscrire à l’aide du bulletin ci-joint.

14h – 17h : Suite des interventions et des échanges

14h – Guylain Prince – L’exégèse anthropologique de Marcel Jousse : Source de malentendus et … de vie !

Cette présentation vise à partager un grand moment de clarification pour celui qui termine sa thèse de doctorat, en partie sur Marcel Jousse. Bibliste et exégète, le P. Guylain Prince s’est posé la question de l’incompréhension mutuelle entre Marcel Jousse et les exégètes de son temps. Pourquoi Jousse est-il si pertinent au plan anthropologique, tout en étant si mal compris par les exégètes professionnels ? Se pourrait-il aussi que Marcel Jousse n’ait pas bien compris le propre du travail de l’historien ou de l’exégète qui se penche sur les mêmes Écritures que lui ? Guylain Prince semble avoir solutionné le tout, surtout en ayant recours à la philosophie de P. Ricoeur et de F.R. Ankersmit sur le rôle de la mémoire dans le travail de l’historien. En quoi Jousse est-il unique en regard d’autres études sur les traditions juive et chrétienne ? Quelle est sa perspective propre dans le concert des diverses approches actuelles ? Comment peuvent-elles dialoguer ?

14h30 – Échanges avec l’intervenant

 

14h40 – Pierre Perrier – Actualités de la refondation des connaissances sur les Évangiles et l’évangélisation au 1er siècle

A la suite de sa présentation, il y a 1 an, au sujet du colloque historique tenu au Vatican, Pierre Perrier nous parlera de la poursuite des démarches collectives auxquelles il contribue, dans le prolongement des travaux de Jousse sur le style oral biblique ainsi que de l’héritage araméen des Églises d’Orient.

15h20 – Échanges avec l’intervenant

 

15h30 – Florence Louvet – La conversion à la bienveillance en entreprise à partir de l’étude de l’anthropologie de Marcel Jousse

Elle nous parlera de sa thèse de doctorat en préparation dans le cadre de la chaire “Entreprises et bien commun” de l’Institut Catholique de Paris. Lors de cette première année de travail, elle a pu consulter des archives (Marcel Jousse et Gabrielle Baron à l’ICP, Archives de Vanves, Lyon, Vincennes et USA) et visiter des différents lieux importants dans la vie de Jousse (dans la Sarthe et à Jersey).

16h – Échanges avec l’intervenant

 

16h10 – Rémy GuérinelPéguy, l’arrière-pays commun à Marcel Jousse et Bruno Latour

Rémy Guérinel cherche depuis de nombreuses années à relier Jousse avec des chercheurs en poste actuellement. L’original professeur Bruno Latour (1947-2022) est décédé le 9 octobre dernier, le 14 octobre un membre du jury de thèse de Titus soulignait l’intérêt de relier Marcel Jousse et Bruno Latour. Dans cette intervention, il nous propose d’abord de reparcourir comment Jousse et Latour se sont croisés dans ses recherches, puis comment, à l’occasion de cette demande récente, ils se sont mis à résonner par l’entremise de leur intérêt commun pour l’anti-moderne Charles Péguy.

16h40 – Échanges avec l’intervenant

 

16h50 – Clôture de la rencontre

(Français) Conversation avec Gabriel Bourdin – 6 juillet 2022

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Un chapitre méconnu de l’histoire des sciences humaines : l’anthropologie du geste et du mimisme de Marcel Jousse

Gabriel Bourdin intervient dans le cadre du Centre d’Études Anthropologiques de l’Université Nationale de San Martín en Argentine, mercredi 6 juillet. C’est l’hémisphère sud, c’est donc l’hiver là bas.

La présentation et la discussion qui suivra seront accessibles en visioconférence, sur inscription : cea.eidaes@unsam.edu.ar

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