chercheur, anthropologue, pédagogue

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Se publica “Marcel Jousse, lecteur de Bergson”

Nos complace anunciar la publicación por Éditions du Cerf de este libro de Elisabeth (Clara) Vasseur. Se deriva de la tesis doctoral en filosofía que defendió en diciembre de 2019 en el Institut Catholique de Paris bajo el título “Marcel Jousse, philosophe, Dialogue avec Bergson.

He aquí la presentación realizada en la web de la editorial:

Jousse – encontró una costura, como se dice“, confió Bergson en una entrevista con Lydie Adolphe.
La relación que Marcel Jousse, investigador, profesor y eclesiástico, mantuvo con el filósofo Henri Bergson a lo largo de sus cuarenta años de enseñanza fue, cuando menos, paradójica. A medio camino entre la admiración y el rechazo, Jousse reivindicó “su” lectura de Bergson. Libre e inspiradora, a menudo crítica, rozando incluso la caricatura, esta lectura vigorizante actúa a su vez sobre el lector, conocedor o no de la obra de Bergson. Según Jousse, el gesto corporal-manual, el gesto global, está en el corazón del pensamiento del filósofo. Bergson elaboraba sus pensamientos con las manos, con todo el cuerpo, antes de plasmarlos en sus libros. El conocimiento de las leyes antropológicas del estilo oral formuladas por Jousse nos permite comprender mejor la particularidad del estilo de Bergson, cercano al de Péguy y parecido al estilo oral de los artistas del ritmo-mimo. Jousse y Bergson: dos nombres que dejaron huella en su época. El fuerte vínculo entre los dos pensadores está en el centro de esta investigación -que también podría calificarse de “búsqueda”- a la vez filosófica e histórica. Este libro se suma a la larga lista de “lectores de Bergson”, sean o no bergsonianos.

Élisabeth Vasseur es doctora en filosofía y vive en Alemania. Ha contribuido a dar a conocer la obra de Marcel Jousse, sobre todo en Alemania.

Esta publicación es la culminación de un largo período de trabajo de la autora, que comenzó en 2016 con el establecimiento de un acuerdo de co-supervisión de su tesis entre el Institut Catholique de Paris y la Universidad Católica de Eichstätt-Ingolstadt en Alemania. Su investigación fue dirigida por los profesores Emmanuel Falque y Walter Schweidler. También ha propiciado el desarrollo de un vínculo entre la Asociación Marcel Jousse y el Institut Catholique de Paris, que ha culminado con la recepción de los archivos Jousse por parte de esta institución, y la publicación con este motivo de un volumen de la revista Transversalités dedicado íntegramente a Marcel Jousse.

Sus trabajos recibieron el apoyo financiero de la Asociación Marcel Jousse. Nos ha parecido importante, a través de esta investigación, seguir estableciendo vínculos entre Marcel Jousse, percibido como un investigador jesuita inclasificable, y la historia intelectual del siglo XX. Aunque, un siglo después, su obra parezca más bien el resultado de una trayectoria aislada, es importante subrayar que Jousse mantuvo en vida numerosos diálogos, directos e indirectos, con los grandes pensadores e investigadores franceses de su época.

Rémy Guérinel, por ejemplo, mostró la importancia de sus vínculos con sus maestros del Collège de France, el psicólogo Pierre Janet y el abate Rousselot, fundador de la fonética experimental, dos figuras importantes pero un tanto olvidadas.
Clara-Élisabeth Vasseur ha tenido el valor de abordar los vínculos filosóficos e históricos entre Jousse y Bergson, el filósofo francés más reputado cuando Jousse comenzó a dar clases en 1931. Como ella misma explicó en 2020 durante una presentación (disponible en vídeo para los miembros de la asociación), no escribió “una tesis sobre Jousse y Bergson”, sino “una tesina” sobre el tema, con la esperanza de suscitar interés y ser seguida por otros. Al disponer sólo de 3 años para llevar a cabo su proyecto, tuvo que elegir ciertas vías y descartar otras.

Sin embargo, su trabajo no carece de ambición: la autora parte de un buen conocimiento tanto de la obra de Bergson como de la de Jousse, pero no se ha detenido en una exégesis comparativa de los escritos de estos dos pensadores. Con un enfoque investigador, también ha tratado de cruzar y relacionar lo que Jousse dice de Bergson en sus conferencias, lo que la colaboradora de Bergson, Lydie Adolphe, dice de Jousse, y las huellas de esta relación intelectual conservadas en los archivos de ambos, publicadas junto con otros materiales inéditos en el apéndice del libro. El lector encontrará numerosos extractos de conferencias sobre Bergson pronunciadas por Marcel Jousse en la Sorbona. Una de estas conferencias está dedicada íntegramente a la intuición bergsoniana.

Es de esperar que este libro fomente el diálogo entre quienes se interesan por la obra del antropólogo del gesto y quienes se interesan por la obra del filósofo.

Thomas Marshall

Miembro de la Mesa de la Asociación Marcel Jousse

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(Français) Les recherches sur la poésie orale autour d’Antoine Meillet : Jean Paulhan, Marcel Jousse, Milman Parry

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Pierre-Yves Testenoire, Maître de Conférences en Sciences du langage à la Sorbonne, vient de publier sous ce titre un article dans la revue Histoire Épistémologie Langage. Il a également écrit l’article de présentation de ce dossier thématique “Linguistique et anthropologie au début du 20e siècle”. Le dossier est composé de 4 articles étudiant les liens entre ces disciplines, alors récentes, à travers les positions de chercheurs répartis dans les communautés scientifiques suivantes : nord-américaine, allemande, française et britannique.

Voici le résumé de l’article publié par son auteur :

“Cet article porte sur trois recherches autour de la poésie orale menées dans le premier tiers du xxe siècle : le travail de Jean Paulhan (1884-1968) sur la poésie populaire traditionnelle à Madagascar, l’anthropologie linguistique de Marcel Jousse (1886-1961) et les recherches de Milman Parry (1902-1935) sur la composition formulaire des poèmes homériques. Ces trois recherches ont en commun d’avoir été dirigées ou en partie inspirées par Antoine Meillet (1866-1936). Elles sont une des manifestations concrètes de l’ambition portée par Meillet de faire dialoguer la linguistique avec l’ethnographie. L’article présente la spécificité de ces trois recherches mais aussi ce qui les réunit dans un objectif commun de décrire ou de théoriser l’oralité poétique. On s’intéresse, en particulier, à l’apport de l’enseignement de Meillet dans ces trois entreprises ainsi qu’à l’accueil qu’il leur réserve dans ses comptes rendus pour les Bulletins de la Société de linguistique de Paris. L’objectif est aussi d’évaluer la contribution de Meillet à l’émergence du concept de « formule » qui prend corps à travers ces travaux et qui deviendra la pierre angulaire des théories oralistes.”

Lire l’article

Voir le sommaire de la revue

 

Il est intéressant que Pierre-Yves Testenoire reprenne des extraits de cours de Jousse dans lesquels ce dernier parle d’échanges qu’il a eu avec Meillet. Notons que Jousse ne présente pas ce dernier comme l’un de ses maîtres, au même titre que Pierre Janet en psychologie, Marcel Mauss en ethnologie et l’abbé Rousselot en phonétique expérimentale – chercheurs dont il a suivi les enseignements à Paris suite à son retour des États-Unis en 1919. En revanche, Jousse s’appuie sur l’autorité scientifique de ce linguiste reconnu, de 20 ans son aîné, afin de montrer à son auditoire que ses travaux sont pris au sérieux – Meillet ayant notamment publié un compte-rendu du Style oral (1925). Hier comme aujourd’hui, un chercheur n’est rien sans la reconnaissance que d’autres chercheurs lui accordent. Et cela d’autant plus pour Jousse, qui est un “franc-tireur” en sciences humaines, sans poste universitaire, proposant rien de moins que la création d’une nouvelle science !
A ce titre, il est précieux que les travaux de Pierre-Yves Testenoire contribuent aujourd’hui à réintégrer, dans une histoire de la linguistique marquée par l’héritage de Saussure, ce courant d’études de l’oralité du début du 20° siècle dont fait partie Marcel Jousse.
Vous pouvez également lire le rendu compte d’un autre texte intéressant de Pierre-Yves Testenoire intitulé : Une sémiologie sans signe : Marcel Jousse et la linguistique de son temps

Thomas Marshall et Titus Jacquignon,
membres du Bureau de l’Association Marcel Jousse

(Français) De l’actualité du paysanisme

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Marcel Jousse (1886-1961) fonde une méthode anthropologique originale au début des années 30 : l’anthropologie du geste et du rythme, qu’il enseigne en Sorbonne et dans d’autres établissements parisiens jusqu’en 1957. Le paysanisme figure parmi les éléments constitutifs de sa méthode. Le terme peut paraître étrange. Le professeur Jousse s’en explique : « Nous avons donné au mot “paysan” un sens universel. (…) Être paysan, c’est être in-formé par son pays. » (cours du 28/01/1955)

L’Association Marcel Jousse a souhaité mettre en avant ce thème lors d’un séminaire public qui a eu lieu le 19 novembre 2023 dans les locaux de l’Institut Catholique de Paris. Edgard Sienaert (Afrique du Sud) a organisé ce séminaire. Le grand intérêt suscité par ces communications auprès de l’auditoire nous incite à les publier ici, en vidéo et/ou en textes. Nous pourrons également enrichir ultérieurement cette page d’autres apports.

Paysanisme

Nous vous invitons à découvrir un aspect de l’anthropologie joussienne qui se révèle être particulièrement en prise avec notre actualité écologique : une anthropologie de l’habitant et de l’habitat, du pays et du paysage, en interaction – l’habitant habite et modèle son paysage, le paysage habite et modèle les habitants. Marcel Jousse a élargi et approfondi ce thème du pays et du paysan en le situant à la racine d’une anthropologie de la connaissance et de l’expression et aux fondements de la culture ; le thème du paysanisme représente aussi une entrée pour comprendre le style d’enseignement du professeur Jousse et introduit à sa méthode anthropologique.

Le point de départ proposé pour cette exploration est un extrait du cours de Jousse à l’École d’Anthropologie, le 23 janvier 1950 :

Si nous adhérons au pays, c’est que nous adhérons au Paysage …
Toute cette clarté, tous ces élancements de peupliers, toutes ces haies si bien divisantes, toutes ces routes si bien conduisantes, comme tout cela nous a formés !
Taine disait qu’il fallait rechercher la terre dans la formation des esprits. Je le crois bien ! Que serions-nous donc si les gestes de la terre ne nous avaient pas modelés !
Si vous voulez comprendre le Joussisme, qui est le Mimisme à sa proie attachée, allez sur le petit pont de Beaumont et regardez la Sarthe avec ses peupliers reflétants et reflétés, en écho chosal.
Allez à St Christophe-du-Jambet, où ma mère a été élevée, et vous saurez ce que c’est qu’une Université paysanne, maîtresse d’elle-même parce que coordonnée.
Le Paysanisme, adhérent au Pays, adhérent au Paysage, adhérent aux Paysans.

 

Titus Jacquignon

« Paysan et fier de l’être : une “pride“ rurale et conservatrice ou un geste méthodologique et un style d’enseignement ? »

 

Gabriel Bourdin

Vidéo : « Les cabañuelas : la prévision du temps et ses proverbes »

 

Article : « Les cabañuelas : la prévision du temps et ses proverbes »

 

Muriel Roland

« Le paysanisme ou la co-création du monde par un anthropos oeuvrier »

 

Ressources

Le sens concret de “pays”  (citations tirée d’un cours de Jousse).

L’anthropologie du geste et les proverbes de la terre par Adolphe Thomas, Revue Anthropologique (1941).

Songlines : une exposition au musée du Quai Branly à Paris, issue des communautés aborigènes d’Australie contemporaines (4 avril – 2 juillet 2023) :
Les peintures y sont porteuses des connaissances concrètes et analogiques des Aborigènes sur leurs territoires ancestraux, leurs “pays”.
Margo Neale, commissaire générale de l’exposition, explique dans une interview (page 4) :

Dans la vision aborigène du monde, le territoire n’a pas le même sens que pour le monde occidental, où il renvoie simplement à une géographie ou à une surface physique. Pour les populations aborigènes, le Pays est un concept multidimensionnel qui inclut tout. Il n’y a pas de distinction entre les mondes animé et inanimé. Tout est vivant, tout a sa place : les gens, les animaux, les plantes, la terre, l’eau et l’air. Le Pays a été créé par des êtres ancestraux qui s’incarnent dans les particularités d’un paysage.

(Français) Le sens concret de “pays”

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C’est ce sens-là que nous avons quand nous parlons de tel ou tel qui a vécu dans notre province : « C’est un pays ». « C’est une payse ». [Personne originaire du même village, de la même région qu’une autre personne]
C’est l’expression que nous avions autrefois pour les soldats, en culottes rouges, qui se promenaient accompagnés de nourrices. C’était toujours une « payse ». [par extension, une fiancée] (…)
Je suis du même pays. Qu’est-ce que c’était que ce pays ? C’était ce qui était entouré par un cercle de forêts. Les Gaulois, pour être chez eux, brûlaient une certaine étendue autour de leur territoire. On ne cultivait pas ce cercle, et alors, il poussait d’abord des arbustes et ensuite des arbres, et cela faisait une forêt de protection. Et c’est pour cela qu’avec une certaine naïveté, vous nous dîtes que les Gaulois vivaient au milieu des forêts… (…)
Et au centre de ce cercle, il y a ce que les Romains dans la suite, ont appelé l’oppidum. L’oppidum, là où, en cas d’invasion, on pouvait se réfugier.

Extraits d’un cours de Marcel Jousse à la Sorbonne, le 4 janvier 1945

Jousse est originaire de la Sarthe, territoire où vivaient les Aulerques Cénomans, autour de l’oppidum de Cenomani (aujourd’hui Le Mans), devenu romain en l’an – 56.

Qu’est-ce que sont donc les Pagani ? Les gens du pays, les gens du Pagus. (…)
les rhéteurs nous ont appelé les Pagani, par dérision, les « païens ». Nous sommes les païens, c’est-à-dire ceux qui sont restés fidèles à l’Invisible au milieu des forêts de leur pays.

Extrait d’un cours de Marcel Jousse à la Sorbonne, le 1er mars 1945

(Français) Nouvelle publication : The Forgotten Compass

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C’est un événement éditorial : The Forgotten Compass – Marcel Jousse and the Exploration of the Oral World est le premier ouvrage collectif consacré à l’actualité des recherches de Marcel Jousse dans le domaine académique des études bibliques. Il rassemble les contributions en anglais de 8 spécialistes internationaux et donne aussi la parole à Jousse lui-même à travers le texte de deux de ses cours. Les travaux de Marcel Jousse dans ce domaine sont comme une “boussole” que le livre propose de sortir de l’oubli.

Contexte

Ce livre est publié dans le cadre d’une collection spécialisée qui vise à renouveler ce champ de recherches : Biblical Performance Criticism Series. Comme Marcel Jousse en son temps, cette collection pose le constat suivant :

Les sociétés anciennes de la Bible étaient très majoritairement orales. À l’origine, les gens vivaient les traditions que l’on retrouve dans la Bible comme des performances orales. En nous concentrant sur la pratique ancienne ayant porté les traditions bibliques, nous pouvons faire passer le travail universitaire sur la Bible de la mentalité d’une culture moderne de l’imprimé à celle d’une culture orale/scribale.” [c’est-à-dire où l’écriture est le propre des scribes]

Il fait suite à la publication dans cette collection, en 2018, de Memory, Memorization, and Memorizers: The Galilean Oral-Style Tradition and Its Traditionists, un ensemble de textes de Jousse édité et traduit en anglais par Edgard Sienaert, avec une préface de Werner Kelber. Ce volume sera publié en 2023 dans sa version française par les éditions du Cerf (suite à leur rachat de Beauchesne).

Co-dirigé par Werner Kelber, Professeur émérite d’études bibliques à Rice University (Texas, USA) et Bruce Chilton, Professeur de philosophie et religion au Bard College (Etat de New York, USA), The Forgotten Compass est l’aboutissement d’un travail de plusieurs années. Une étape marquante avait été le séminaire sur Marcel Jousse and Oral Theory ayant eu lieu le 26 novembre 2019 lors du congrès annuel de la Society of Biblical Literature à San Diego. Organisé par Werner Kelber, la grande qualité de ce séminaire a fait l’unanimité parmi les participants. Si bien que la décision a été prise de transformer l’essai par un ouvrage collectif. 3 ans plus tard, voilà qui est fait !

Résumé

Voici une traduction du résumé de l’ouvrage, publié sur le site de l’éditeur :

Alors que l’exégèse historico-critique (critique de la forme) se développait, l’anthropologue français Marcel Jousse a élaboré un paradigme herméneutique, d’une portée globale et d’une vision prémonitoire, mais opposé au paradigme philologique des études bibliques. Alors que la méthodologie philologique est venue définir l’herméneutique biblique de la modernité, le paradigme de Jousse, dynamisé par le rythme, a été marginalisé et largement oublié. Bien que Jousse ait laissé relativement peu de traces écrites, plusieurs de ses plus de mille conférences, prononcées dans quatre institutions académiques différentes à Paris entre 1931 et 1957, ont été éditées et traduites en anglais par Edgard Sienaert. The Forgotten Compass examine les vues de Jousse sur la tradition et les recherches bibliques, et documente la pertinence de son paradigme pour les études bibliques actuelles. Ce qui distingue le paradigme de Jousse, c’est qu’il est fermement établi dans l’orbite des communications anciennes et profondément enraciné dans la tradition juive. The Forgotten Compass met le lecteur au défi d’apprécier le manque d’une expression appropriée, par la Bible imprimée, des sensibilités mêmes que privilégie le paradigme de Jousse, et de prendre conscience de la culture multivocale et multisensorielle dans laquelle les traditions bibliques ont émergé et dont elles se sont nourries au départ.

Contenu

1. L’œuvre de Marcel Jousse dans son contexte | Werner H. Kelber
2. Le mimisme et les récitatifs bibliques anciens | Marcel Jousse
3. L’anthropologie du mimisme, de la mémoire, et de l’invisible | Edgard Sienaert
4. Un point de vue oral sur les Proverbes 31:10-31 | Mark Timothy Lloyd Holt
5. A quoi sert Jousse ? La forme orale comme moyen mnémotechnique dans les Hodayot | Shem Miller
6. Le son, la mémoire et le style oral | Margaret E. Lee
7. Jousse, composition orale et évangile de Marc | Joanna Dewey
8. Origine et techniques des récitations bibliques | Marcel Jousse
9. L’Au/Oralité de l’Evangile araméen | Bruce Chilton
10. Marcel Jousse, le problème synoptique, le passé et l’avenir des études évangéliques | Matthew D. C. Larsen
11. Conclusion : Implications de l’œuvre de Marcel Jousse | Werner H. Kelber

Épilogue

Afin de donner au public un aperçu des enjeux importants abordés dans le livre et des perspectives qu’il ouvre, Werner Kelber nous a autorisé à partager les pages qui closent l’ouvrage et nous en avons réalisé une traduction en français.

Télécharger l’épilogue en anglais   |   Télécharger la traduction de l’épilogue

Quelques appréciations au sujet du livre :

Ces commentaires sont des traductions de ceux publiés par l’éditeur.

“Vivez l’excitation de la découverte – d’un auteur dont l’œuvre pourrait bien changer votre façon de voir la Bible. Ce livre laisse Marcel Jousse parler lui-même, mais il nous donne aussi le privilège d’accompagner de grands spécialistes qui sortent de leur routine pour s’engager avec Jousse de manière critique et enthousiaste. Sans surprise, Jousse a enseigné à Paris. De façon peut-être plus surprenante, il était un prêtre jésuite.”

Bernhard Lang, Université de Paderborn

 

“Cette excellente introduction aux travaux pionniers et novateurs de l’ethnographe français Marcel Jousse sur l’oralité et la mémoire dans le milieu juif palestinien de Jésus permet aux lecteurs de (re)découvrir ses contributions à l’étude du Nouveau Testament et à l’histoire intellectuelle moderne. Combinant deux des conférences de Jousse avec une introduction et des évaluations critiques, le livre met en évidence ses idées avant-gardistes et leur pertinence pour les recherches contemporaines.”

Catherine Hezser, SOAS Université de Londres

 

“Quel bonheur que ce volume pour quiconque s’intéresse à l’oralité ! Bien que centré sur les études bibliques, il intéressera également les spécialistes de la communication ou de l’écologie des médias en présentant les travaux de l’anthropologue Marcel Jousse aux nouvelles générations. Voir et entendre Jousse dans le contexte de son travail le rend vivant et ouvre de nouvelles voies de réflexion sur la façon dont les gens interagissent avec leurs environnements de communication.”

Paul A. Soukup, SJ, Université de Santa Clara

 

“The Forgotten Compass montre la voie vers un paradigme mieux adapté au monde targumique araméen de Rabbi Jeshua de Nazareth. Anthropologue mondial et contemporain de Rudolf Bultmann, Jousse propose une approche robuste et complète des Écritures, à la fois très ancienne et très nouvelle. Jousse est un véritable trésor pour les jeunes chercheurs qui recherchent d’autres chemins menant à la découverte.”

Randolph F. Lumpp, Regis University, chercheur émérite

 

“Jousse a utilisé une idée de l’astronome Laplace : les grandes découvertes se produisent lorsque des concepts auparavant éloignés se rencontrent enfin. The Forgotten Compass est l’un de ces événements rares. Ce magnifique recueil constitue de véritables retrouvailles, où les études évangéliques se retrouvent face à face avec l’investigation des traditions de style oral. Les gestes intellectuels venant de part et d’autre créeront un courant capable d’irriguer le champ unifié des études bibliques et des traditions orales.”

Gabriel Bourdin, Institut de recherches anthropologiques, UNAM, Mexique

 

“Marcel Jousse était bien connu pour son étude novatrice de la tradition orale et de la mémoire. Afin de célébrer cette œuvre et d’approfondir sa signification et sa pertinence pour les études bibliques et la recherche sur Jésus, Werner Kelber et Bruce Chilton, directeurs de la publication, ont réuni une impressionnante liste de chercheurs qui évaluent la pensée de Jousse. Riches en réflexion, ces essais font progresser de manière positive l’étude de l’oralité.”

Craig A. Evans, Université baptiste de Houston

(Français) Publication en italien de “L’anthropologie du geste”

(Français) L’expression, le geste et le rythme : Retour et discussion suite à la soutenance de thèse de Titus Jacquignon

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Thomas Marshall, docteur en sciences de la communication, membre du Bureau de l’Association Marcel Jousse

Le 14 octobre 2022, près de 30 personnes se sont rassemblées, à l’Université Bordeaux Montaigne et en visio-conférence, pour assister à la présentation orale de sa thèse, puis aux prises de parole des différents membres de son jury. Je vous donne ici un aperçu des réflexions stimulantes partagées à cette occasion, en suivant la trame de la présentation du nouveau docteur, dont le texte intégral peut être téléchargé ici. Pour situer le propos, vous pouvez lire également le résumé de la thèse.

Titus Jacquignon présente l’enjeu de sa thèse de doctorat comme étant « la possibilité du « retour », ou de la réintroduction de l’anthropologie du geste et du rythme à l’université dont elle s’était absentée durant 60 ans. » Il s’y est employé en menant une réflexion très approfondie sur la nature même des travaux de Marcel Jousse et sur les obstacles internes ou externes qui ont empêché jusqu’à présent leur prise en compte dans les sciences du langage (le domaine dans lequel s’inscrit cette thèse).

Il est d’abord revenu sur son propre parcours. Faisant des recherches sur l’araméen ancien puis moderne, il avait découvert, à travers les deux ouvrages L’anthropologie du geste et Le style oral, une œuvre qui lui apparut à la fois comme prometteuse et énigmatique. Puis il trouva dans le volumineux corpus des transcriptions de cours de Marcel Jousse la matière nécessaire au « travail fondamental » qui restait à faire selon lui.

Camille Riquier y invitait également, en introduction du dossier consacré à Jousse paru en 2021 dans la revue Transversalités : « L’œuvre de Marcel Jousse est elle-même à venir, en attente d’être instituée en tant que telle. Elle lance un appel aux futurs chercheurs capables d’embrasser toute sa matière et d’en suivre les méandres afin de composer la forme dont elle est d’ores et déjà la promesse. »

Les membres de son jury ont souligné le « travail colossal » ayant permis d’aboutir à cette thèse, qui témoigne pour Emmanuelle Roussel de « la passion », de « l’honnêteté intellectuelle », des qualités d’écriture et de « l’impressionnante capacité de synthèse » de son auteur.
Gabriel Bourdin, professeur d’anthropologie au Mexique, a commenté la difficulté du projet de refonder dans un cadre académique l’anthropologie du geste joussienne, une science périphérique, des marges : car non seulement « tout est à construire », mais elle est porteuse d’un paradoxe intrinsèque : ce que Marcel Jousse a découvert, c’est la singularité radicale de chaque être humain, qui peut s’exprimer, mais ne peut pas transmettre ce qu’il est. Sa singularité repose sur l’ensemble de ses « mimèmes », qui sont les briques de connaissance incorporées depuis qu’il a disposé d’organes sensoriels actifs. Comment faire une science, c’est-à-dire une connaissance partagée, à partir de ce constat de la singularité expérientielle de chaque être humain ?

La singularité assumée de Marcel Jousse lui-même en est le point de départ. Pour Haun Saussy, professeur de littérature comparée aux États-Unis, il s’agit de « se placer au centre de jaillissement du découvreur pour en comprendre la cohérence ».

Titus Jacquignon a donné lors de sa soutenance une vision d’ensemble sur plusieurs sujets essentiels qu’il a exploré dans la thèse :

  1. Le problème documentaire
  2. Le problème de l’expression multimodale telle que Jousse la schématise
  3. Le problème stylistique lié au professorat de Marcel Jousse
  4. Le problème de la méthode

« Ils déterminent, de mon point de vue, la possibilité d’une réactualisation de la méthode, de son appropriation et de sa personnalisation en fonction des chercheurs, des enseignants et pour tout public intéressé en règle générale et ce, grâce à l’outil que je pense avoir forgé. »

1. Le problème documentaire, c’est celui de la compréhension et de l’analyse du corpus des cours de Jousse. Tout commence par là. Historien de formation, Titus Jacquignon se penche sur le décalage qui se creuse par rapport au contexte de la première moitié du 20ème siècle. « Jusqu’à quel point l’œuvre du Professeur Jousse traverse-t-elle l’épreuve du temps, pourquoi et comment ? » Pour répondre à cette question, il a entrepris à travers sa thèse de composer « l’essentiel Jousse », une ambitieuse synthèse facilitant l’accès à une méthode et à un enseignement iconoclaste, tant dans son contenu que dans sa forme. Elle s’appuie sur un « corpus analytique », placé en annexe de la thèse, « composé de longs extraits choisis de ses cours et organisés selon un plan de progression dont je suis responsable, [qui] traduit déjà mon essai de réactualisation de la méthode ». Ce support documentaire fait environ 1000 pages.

Il a tenu à faire figurer dans ce corpus l’ensemble des thèmes auxquels Jousse s’est attelé, à l’exception notable de ses études à propos de la Bible et de Jésus, « un dossier à part entière qui nécessiterait sans doute une thèse spécifique ». Au-delà de la technicité du sujet, il s’explique également des raisons qui l’ont poussé, non pas à écarter la question religieuse en tant que telle de l’anthropologie joussienne, mais à mettre à distance ce qu’il appelle son « noyau obsessionnel », à savoir un combat pour prouver rationnellement l’authenticité des Évangiles, « tel que Jousse conçoit le problème et tel qu’il le prend : en refusant la science historique et en croyant que la méthode anthropologique la combattra. » Il assume son choix : « C’est donc une anthropologie sans le combat principal de Marcel Jousse que vous avez en main aujourd’hui. » Il avait d’ailleurs illustré lors d’un séminaire en 2021, à quel point Jousse avait fait sienne l’attitude du combattant dans l’ensemble de son travail scientifique. Il s’agit donc de comprendre cette attitude, sans se sentir obligé de rejoindre pour autant l’unité d’artillerie du Professeur-Capitaine Jousse 1 !

2. Le problème de l’expression multimodale lui semble également une clé de lecture car ce que Jousse a appelé « anthropologie du geste » ou « du mimisme », porte fondamentalement sur le phénomène de l’expression humaine, pris dans toute son ampleur. Pour l’auteur, « Jousse parvient en effet à reconstituer une sorte de carte de l’expression humaine en rendant compte de sa globalité, de sa complexité et de sa profondeur. » A la fois, il invite « à assouplir et à ajuster systématiquement » la méthode de Jousse « à l’étude d’une individualité, d’une œuvre ou d’un milieu donné », en laissant de côté sa schématisation pédagogique des différents canaux d’expression humaine. Jousse les désigne comme des « claviers gestuels », comme un orgue a plusieurs claviers : les gestes globaux du corps, les gestes des mains, les gestes laryngo-buccaux de la parole. Pour Titus Jacquignon, Jousse ayant pour objectif d’établir la fiabilité de la transmission traditionnelle par la mémoire, il se focalise sur une redondance de la même « mélodie » par les trois canaux. Pour que la méthode soit utile pour d’autres objectifs de recherche, il s’agit d’ouvrir la possibilité d’une analyse des gestes sur le modèle de l’homme-orchestre, chaque canal gestuel ayant son propre contenu particulier.

3. Le problème stylistique se manifeste au lecteur contemporain des cours de Jousse à travers un sentiment d’étrangeté : à la plupart d’entre nous, jamais professeur d’école ou d’université n’a parlé de cette manière, « enseignant » au sens propre du terme – comme une enseigne – c’est-à-dire montrant de façon vivante et improvisée, par son corps et ses paroles, ce qu’il apportait. Haun Saussy a souligné ce défi : « Comment lire un druide ou un griot ? »

Ainsi, la thèse progresse dans son approche en suivant l’évolution qui a aussi été celle de Titus Jacquignon. Dans un premier temps, l’habitude face à une œuvre écrite est celle d’y chercher des « concepts » et d’essayer de saisir le « système » qui les ordonne. Mais dans un second temps, les propos de Jousse eux-mêmes au sujet du langage, de la connaissance, et de la pédagogie, nous conduisent à le considérer à partir de son style d’expression propre, qui n’est pas conceptuel mais fondé sur des métaphores à la signification très concrète, à la manière des peuples dont les traditions ne reposent pas sur l’écriture. L’étrangeté du style perçue dans les cours de Jousse est signe que nous avons affaire à « un autre monde, [à] un autre style de cognition et de transmission. » On comprend ainsi que la forme de cet enseignement n’est pas accessoire, elle fait partie du projet scientifique de l’anthropologie du geste joussienne. Et par conséquent elle détermine la manière, « gestuelle » et non conceptuelle, dont on peut établir de façon pertinente des rapprochements et des échanges avec d’autres auteurs ou domaines de recherche. C’est d’ailleurs selon ce principe que Jousse avait composé son mémoire de 1924 sur le Style oral : il faisait le lien entre des descriptions des mêmes phénomènes par différents auteurs, employant des termes différents, et proposait une terminologie unificatrice.

4. Le problème de la méthode s’articule au précédent. Dans une logique universitaire, on s’attendrait en effet à trouver dans les textes de Jousse un corpus théorique et méthodologique, « une théorie de la connaissance », qu’il serait possible d’ « appliquer » à de nouveaux objets de recherche. Ce qui est mis en question par la méthode joussienne, c’est le principe de neutralité de l’observateur, du chercheur par rapport à son « objet ». Pour Titus Jacquignon, « Marcel Jousse ne propose pas simplement d’étudier l’anthropologie et les ethnologies dans le monde : il fonde lui-même une anthropologie qui est, pour lui, un outil d’outil pour s’élaborer soi-même tout au long de sa vie. » Le recours à l’expérience personnelle fait partie classiquement de la démarche ethnographique. Mais il s’agit plus fondamentalement dans la méthode joussienne de se considérer individuellement comme un terrain d’expérience de la condition humaine, en interaction continue avec un monde bio-physique et des mondes sociaux (« ethniques » dans le vocabulaire de Jousse). L’auteur explique comment cette « anthropologie de l’intime » peut rejoindre une « anthropologie savante ». C’est aussi ce qui peut conduire certains à contester la scientificité de l’anthropologie du geste, dans la mesure où : « Il s’agit d’abord d’expériencer, en soi et par soi, comment le geste s’élabore dans notre intime, faute d’instrumentation possible dès qu’il s’agit du domaine de l’intime. »

Titus Jacquignon reconnaît d’ailleurs que Jousse, dans cette voie d’exploration assumée depuis sa propre subjectivité, a eu parfois tendance à se projeter lui-même dans ce qu’il a étudié. Cette difficulté a été décrite par Haun Saussy comme le signe d’« un manque de locuteur antagoniste pour mettre en dialogue ».

La conclusion de Titus Jacquignon sur la possibilité de la prise en compte de l’anthropologie du geste, en tant que méthode, par le monde actuel de la recherche, reste ouverte.

Du côté des difficultés, il pointe son caractère inclassable : « Il y a, dans la méthode du professeur Jousse, une part de coaching en développement personnel, pour reprendre le terme à la mode, disons une anthropologie philosophique à la française. Au temps de Wilhelm von Humboldt, il y a plus de deux siècles, cela ne posait pas de problèmes, mais considérant comment la science se fait aujourd’hui, pour reprendre le thème d’une des recherches de Bruno Latour, ce type d’approche n’existe pas et n’est pas du tout envisagé. Cela pose et cela posera encore des problèmes pour la scientificité de l’anthropologie du geste. »

Je me pose donc la question de l’avenir de cette méthode, non dans le sens d’une impossible « normalisation » de l’anthropologie du geste pour s’adapter aux canons académiques actuels, mais dans le sens de son utilisation au service d’une transformation, par les chercheurs eux-mêmes, de la manière de faire les sciences, qui reste aujourd’hui encore largement inscrite dans un héritage occidental et donc en partie colonial (à leur insu).

Et finalement, il est juste que la question demeure ouverte. Titus Jacquignon a créé une « boîte à outils » et il espère simplement qu’elle sera utile à d’autres. « je ne suis pas en mesure de savoir quel sera le destin de cette méthode dans le champ universitaire. Je pense que ma thèse crée les conditions d’accès à l’anthropologie du geste qui reste encore aujourd’hui confidentielle, qu’elle en favorise la redécouverte et qu’elle pourra éviter des malentendus. »

Cette hypothèse s’est déjà vérifiée avec des membres du jury de la soutenance qui ne connaissaient pas la pensée de Jousse auparavant et ont été enthousiasmés par cette découverte. C’est bon signe !

La prochaine étape sera la mise en ligne par l’Université sur la plateforme theses.fr. Ensuite, Titus Jacquignon a l’intention d’adapter son texte pour une publication sous forme de livre. Nous attendons impatiemment de pouvoir l’annoncer sur marceljousse.com !

 

Pour aller plus loin :

Le caractère fondamental de l’expérience indigène de Marcel Jousse dans la création de sa méthode anthropologique” : Un article de Titus Jacquignon, publié dans le revue Mundau qui est issu de son travail pour la thèse. Il y met notamment en exergue comment Jousse a résisté à une idéologie raciale alors omniprésente, en mettant en œuvre sa méthode de connaissance “par le dedans” sur des terrains aussi variés que les Amérindiens des Plaines, les cultures régionales françaises, l’ancienne culture araméenne de Palestine.

 

1  Je fais ici allusion à son engagement militaire déterminé, lors de la 1ère guerre mondiale.

La antropología del gesto de Marcel Jousse se da a conocer en España y América Latina

Francisco García presentó las últimas iniciativas para la difusión del pensamiento de Jousse en el mundo hispanohablante en las últimas reuniones de la Asociación Marcel Jousse en noviembre de 2021. Aquí actualizamos su texto con noticias más recientes.

Actividades realizadas en español en 2020 y 2021

En primer lugar, hay que destacar la promoción del pensamiento de Marcel Jousse por parte del profesor Gabriel Bourdin. Sólo mencionaré dos de ellos:

  • Dos seminarios en la UNAM

El profesor Gabriel Bourdin, como profesor de antropología en la UNAM (Universidad Nacional Autónoma de México), y vinculado al Instituto de Investigaciones Antropológicas de la misma Universidad, dirigió este año dos seminarios de Antropología.

La primera se celebró de marzo a mayo de 2021 y trató el tema: La vida de los gestos en la vida cotidiana. Elementos de antropología joussiana. Este estudio continuó en el segundo seminario de septiembre a noviembre de 2021. Estos dos seminarios fueron en sesiones virtuales de 4 horas semanales (los viernes).

  • Inauguración de una red social de Marcel Jousse

En agosto de 2021 se inauguró en la plataforma Whaller una red social de habla hispana denominada “Red Marcel Jousse”. Con esta iniciativa y gracias a la coordinación conjunta de Thomas Marshall y Gabriel Bourdin, la información y la proximidad de las personas interesadas en la antropología del gesto de Marcel Jousse en América Latina, España y Francia es cada vez más cercana.

Tanto los seminarios de la UNAM como la red social han reunido a personas de México, Argentina, Bolivia, Colombia, Brasil, Chile, Uruguay y España, entre otros.

  • El Dr. Francisco Moya y los médicos cristianos

A finales de 2020, el Dr. Francisco Moya, médico español especializado en radiografía, publicó en su canal de YouTube una conferencia titulada: “Nueve tesis del pensamiento de Marcel Jousse en su Antropología del Gesto“, que está resultando una buena síntesis en español, y que hasta la fecha ha tenido más de 2.600 visitas. Francisco Moya es el fundador de la palingenesia (que significa “renacimiento”). La palingenesia de la persona es un nuevo método, inspirado en el filósofo español Leonardo Polo, que tiene como objetivo la curación de la persona a través de la plena conciencia de su pasado. También ha encontrado importantes puntos de anclaje en la Antropología del Gesto de Marcel Jousse. Alrededor del Dr. Moya hay investigadores de origen español, latinoamericano y europeo interesados en este método. Algunos de ellos han seguido un curso de formación sobre Antropología del Gesto y sobre la obra de Pierre Perrier, impartido por el profesor Francisco José López en Almodóvar del Campo (Ciudad Real). Abogan por una vía de curación a través del gesto. Tienen previsto reunirse más a menudo en el futuro.

Publicaciones en español

  • En 2020 se editaron dos importantes publicaciones en español.


“La Jungla Antropológica. Una introducción a la antropología del gesto y el mimismo de Marcel Jousse” escrito por Gabriel Bourdin y publicado por el Instituto de Investigaciones Antropológicas de la Universidad Nacional Autónoma de México (UNAM).
Este libro ya puede pedirse en línea.

Aquí está la presentación del autor en la contraportada:

Para los lectores de habla hispana, la antropología de Jousse es desconocida. Los autores que han incluido referencias a Jousse en nuestra lengua se pueden contar “con los dedos de una mano”, por utilizar la figura gestual de la numeración “primordial”, que resultó muy atractiva para nuestro autor. La presente obra pretende someter a la consideración del lector hispanohablante, y sobre todo del investigador en humanidades, un nuevo enfoque metodológico con enorme potencial. Como objetivo intermedio, el autor trata de encontrar posibles aplicaciones de la creación joussiana al vasto horizonte de las tradiciones de estilo oral procedentes del continente americano.

La UNAM también acaba de publicar una traducción al español del libro de Marcel Jousse Le Style Oral (1925), bajo el título El Estilo Oral rítmico y mnemotécnico entre los verbo-motores. La traducción fue realizada por el profesor Bourdin y su esposa Leonor Teso Gentile (de feliz memoria), con un prólogo de Edgard Sienaert. Gabriel Bourdin precede el texto con una rica introducción para poner en perspectiva esta obra inaugural de Jousse para los lectores contemporáneos. Esta publicación en español fue presentada oficialmente en el cuadragésimo octavo aniversario del Instituto de Investigaciones Antropológicas de la UNAM, transmitido por Zoom.
El libro ya puede pedirse en línea.

  • Nuevas publicaciones en español.

En mayo de 2022 se publicará un dossier sobre la antropología del gesto en la revista Mundaú, una revista electrónica de antropología editada por el programa de posgrado en Antropología del Instituto de Ciencias Sociales de la Universidad Federal de Alagoas (Brasil). Este es el resumen. Es interesante señalar que publica sus artículos en inglés, francés, portugués y español. Entre otras contribuciones, encontrará artículos escritos por dos alumnos de Gabriel Bourdin y por Titus Jacquignon, estudiante de doctorado y miembro de la Mesa de la Asociación Marcel Jousse, bajo el título: El carácter fundamental de la experiencia india de Marcel Jousse en la creación de su método antropológico.

También está en marcha una traducción al español del libro publicado por Gallimard, L’Anthropologie du Geste.

Conferencias recientes en español


El lunes 29 de noviembre de 2021 se celebró en la Universidad Eclesiástica San Dámaso (Madrid) una conferencia titulada “L’Anthropologie du Geste de Marcel Jousse: nouvelles recherches sur l’oralité”. Forma parte de la 4ª jornada del ciclo de conferencias titulado: “La pedagogía de la Iglesia de los Apóstoles”. Fue impartida conjuntamente por el profesor Francisco José López Sáez y Francisco García Baca (estudiante de doctorado). Ofreció una presentación biográfica de Marcel Jousse y una introducción a su Antropología del Gesto, seguida de una breve presentación de nuevas investigaciones sobre la oralidad. La importancia de esta conferencia se debe principalmente a que es una de las primeras exposiciones formales de la Antropología del Gesto de Marcel Jousse en el ámbito académico español, y también porque tuvo lugar en la universidad eclesiástica San Dámaso, una importante institución académica en España. Aquí está el vídeo:

El profesor Bourdin sigue investigando y dando conferencias. En 2022, dedica varios meses a un estudio de campo en Andalucía, en el sur de España, sobre los conocimientos meteorológicos de los campesinos y su expresión en el lenguaje oral de los refranes.
El 21 de abril pronunció una conferencia de presentación de la antropología de Jousse en el seminario internacional de doctorado Arte y Antropología de la Universidad de Granada y la Fundación Euroárabe.

Un espectáculo sobre el modelado de Adán el Terroso

Marcel Jousse ha desempeñado un papel fundamental en mi vida como artista y como hombre.

Hace unos diez años, tuve un encuentro con Adán el Terroso en Israel.

“Hagamos el Terroso
según nuestro mimismo
y según nuestra analogía”.
Marcel Jousse – Intussuscepción por insuflación

De este encuentro nació un espectáculo: “El gigante de la sal”.

Comparto con ustedes un artículo en francés sobre esta obra, ilustrado con fotos del espectáculo:

Modelage de l’Adâm-Terreux— Création, créativité et créateurs

Fred Herrera

une photo du spectacle

Sobre el espectáculo:

Gigante de Sal (Fragmento) from La Sandía on Vimeo.

 

(Français) Violences et sociétés au 21ème siècle – Approches croisées

Disculpa, pero esta entrada está disponible sólo en Francés. For the sake of viewer convenience, the content is shown below in the alternative language. You may click the link to switch the active language.

Suite au séminaire du 20 novembre 2021, cette page a vocation à rassembler au fur et à mesure des contributions sur ce thème, pour garder la réflexion ouverte et la développer avec le temps – pourquoi pas avec votre participation ?

Sommaire de la page :

 

Voici un résumé visuel de la problématique proposée comme point de départ du séminaire :

Lire le document d’introduction au séminaire

A travers ces différentes présentations, vous vous apercevrez que le mot “violence” a des significations variables. Il ne s’agit pas en effet d’un concept spécifique dans la pensée de Jousse. D’ailleurs, pour lui, les “idées” n’existent pas en tant que tel (en dehors d’un individu particulier). La question posée par Jousse au sujet des mots que nous employons couramment : quels sont les faits concrets et observables que ce mot désigne pour chacun de vous, en fonction de votre propre expérience du monde et de ce que vous cherchez à exprimer ? Quel est le geste interactionnel sous-jacent que je mets derrière ce mot ? Dès lors, nous pouvons mieux nous approcher de la pensée de l’autre, en essayant de refaire ses gestes et pas seulement en entendant ou en lisant ses mots.
Si vous souhaitez communiquer avec l’un ou l’une des intervenants, écrivez-nous !

 

La colonisation gestuelle : lecture d’un extrait de cours de Marcel Jousse

Muriel Roland, artiste de théâtre, nous donne à entendre un extrait de cours de Marcel Jousse, le 2 mai 1945 à l’École des Hautes Études. Il s’agit d’une sorte de “bande-annonce” faite par le professeur Jousse à son auditoire, car il développera ce thème tout au long de l’année suivante dans ses conférences à l’École d’Anthropologie.

 

Violence, mimisme et désenchantement du monde dans les sociétés du XXIe siècle

Gabriel Bourdin est professeur d’anthropologie à l’UNAM (Mexique). Dans cette communication faite en ouverture du séminaire du 20/11/2021, il présente la perspective de Jousse sur la guerre et la colonisation, comme étant une expression des relations de prédation à l’œuvre dans le monde animal – qu’il s’agit, à l’aide de l’anthropologie du mimisme, de dévoiler, et de dépasser dans des relations de fraternisation. (32 minutes)

 

René Girard et Marcel Jousse : une complémentarité pour comprendre la violence ?

Muriel Roland se nourrit de la pensée de ces deux chercheurs, qui éclairent sa pratique théâtrale et sa compréhension de la condition humaine. Elle partage ici d’une façon orale improvisée en quoi elles peuvent se conjuguer pour expliquer la violence des sociétés humaines (environ 30 min). La vidéo se termine par un échange avec Gabriel Bourdin sur la question du dépassement des logiques sacrificielles.

Pour René Girard, le désir mimétique est à l’origine de la violence humaine. C’est pour réguler cette violence que les communautés ont de tous temps et en tous lieux pratiqué sacrifices et rituels, ceci conduisant à la naissance du sacré, et par conséquent, de la culture. Pour Marcel Jousse, c’est le mimisme qui permet la transmission gestuelle, laquelle humanise littéralement et pacifie les individus comme les communautés. Ces deux versants de la mimésis et leur nécessaire articulation sont au centre du message des évangiles et ce n’est pas un hasard si les deux hommes ont fait du texte biblique leur terrain de prédilection.

 

La vie est un combat : le thème de la violence à travers les cours de Marcel Jousse

Titus Jacquignon a fait sa thèse de doctorat à partir des transcriptions des cours de Marcel Jousse. Il nous donne ici un article de synthèse mettant en lumière différentes facettes de la question de la violence, de la lutte et du combat dans le contenu et la forme de son enseignement oral (environ 1000 conférences sténotypées de façon professionnelle puis transcrites, couvrant la période de 1930 à 1957).

Le sujet de la violence, et plus largement celui de la lutte et du combat, sont omniprésents dans les cours de Marcel Jousse. Pour mieux s’en rendre compte, il suffit d’y rechercher les thèmes opposés : la douceur ou la paix – elles n’y apparaissent que furtivement. En tant que chercheur et professeur, Jousse est un combattant. Il ne se contente pas d’étudier l’être humain à travers son anthropologie, il s’en fait le défenseur contre toutes les conventions sociales et culturelles qui l’empêchent d’être lui-même. Ce positionnement se comprend à travers son parcours personnel, et à travers sa position assumée d’étranger, sur le plan culturel, par rapport au contexte intellectuel parisien où il intervient. Sa manière très personnelle d’enseigner s’inscrit dans une intention de susciter des réactions, des prises de conscience parmi son auditoire. Il veut nous réveiller à ce que nous sommes profondément, et sur cette base, remettre en question la manière dont nous traitons, en tant que société, tout ceux qui de son point de vue sont restés plus vivants : les enfants, les peuples indigènes, les cultures orales et paysannes…

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Comment cesser notre auto-destruction ? Vers une culture de la transformation des traumatismes

Thomas Marshall partage le résultat de son questionnement sur les causes anthropologiques de la crise écologique contemporaine. L’approche gestuelle de Jousse donne l’occasion de mettre en lien des connaissances issues de différents domaines, pour changer notre regard sur la fragilité de la condition humaine.

Les violences exercées de façon intentionnelle ou non par les êtres humains envers leurs congénères et sur les systèmes écologiques ont pris une ampleur telle que leurs effets dans l’espace et le temps échappent radicalement à nos capacités de perception. Notre incapacité collective à tirer des conséquences pratiques des alertes présentées par les scientifiques donne l’impression que les sociétés technologiquement avancées du monde entier sont engagées dans une dynamique d’auto-destruction impactant l’ensemble de la vie sur Terre. Cette situation suscite chez un grand nombre de nos contemporains, les jeunes en particulier, une grande anxiété.
Jousse a notamment nourri son anthropologie du mimisme des observations des cliniciens de la « santé mentale », à la suite des recherches de son maître Pierre Janet. Il a formulé des diagnostics sur les maladies dont notre civilisation était selon lui victime, en s’inspirant de la terminologie médicale. Cette démarche d’investigation psycho-physiologique des maux contemporains de notre espèce mérite d’être réactualisée à la lumière des découvertes de ces dernières décennies sur le système nerveux, et en particulier sur les mécanismes de survie impliqués dans l’apparition, dans la reproduction et dans la possible transformation des traumatismes individuels et collectifs.

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