chercheur, anthropologue, pédagogue

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Publication of “Marcel Jousse, lecteur de Bergson”

We are delighted to announce the publication by Editions du Cerf of this book by Elisabeth (Clara) Vasseur. It is derived from the doctoral thesis in philosophy she defended in December 2019 at the Institut Catholique de Paris under the title “Marcel Jousse, philosophe, Dialogue avec Bergson.”

Here’s the translation of the presentation given on the publisher’s website:

Jousse – he found a seam, as they say,” confides Bergson in an interview with Lydie Adolphe.
The relationship that Marcel Jousse, researcher, teacher and churchman, maintained with the philosopher Henri Bergson throughout his forty-odd years of teaching is paradoxical, to say the least. Between admiration and rejection, Jousse claimed “his” reading of Bergson. Free and inspiring, often critical, even verging on caricature, this invigorating reading acts in return on the reader, whether a connoisseur of Bergson’s work or not. According to Jousse, the bodily-manual gesture, the global gesture, lies at the heart of the philosopher’s thought. Bergson plays out his thoughts with his hands, with his whole body, before throwing them into his books. Knowledge of the anthropological laws of oral style formulated by Jousse enables us to better grasp the particularity of Bergson’s style, which is close to Péguy’s and resembles the oral style of rhythmo-mimeurs. Jousse and Bergson: two names that left their mark on their era. The strong bond that unites the two thinkers is at the heart of this investigation – which could also be described as a “quest” – that is both philosophical and historical. This book joins the long list of “Bergson readers”, whether or not they are Bergsonians.

Élisabeth Vasseur has a PhD in philosophy and lives in Germany. She has contributed to making Marcel Jousse’s work better known, particularly in Germany.

This publication is the culmination of a long period of work by the author, which began in 2016 with the establishment of a co-supervision for her thesis between the Institut Catholique de Paris and the Catholic University of Eichstätt-Ingolstadt in Germany. Her research work was supervised by Professors Emmanuel Falque and Walter Schweidler. She also helped develop a link between the Association Marcel Jousse and the Institut Catholique de Paris, culminating in the reception of the Jousse archives by this institution, and the publication on this occasion of a volume of the journal Transversalités entirely devoted to Marcel Jousse.

Her work received financial support from the Association Marcel Jousse. Through this research, we felt it was important to continue forging links between Marcel Jousse, perceived as an unclassifiable Jesuit researcher, and the intellectual history of the 20th century. If, a century later, his work seems more the fruit of an isolated trajectory, it is important to emphasize that Jousse maintained numerous dialogues during his lifetime, directly or indirectly, with leading French thinkers and researchers of his time.

Rémy Guérinel, for example, showed the importance of his links with his masters at the Collège de France, psychologist Pierre Janet and Abbé Rousselot, founder of experimental phonetics, two important but somewhat forgotten figures.
Clara-Élisabeth Vasseur has had the courage to tackle the philosophical and historical links between Jousse and Bergson, the most renowned French philosopher when Jousse began teaching in 1931. As she explained in a 2020 presentation (available on video for association members), she didn’t do “the thesis on Jousse and Bergson” but “a thesis” on the subject, hoping to arouse interest and be followed by others. With only 3 years to complete her project, she had to choose certain paths and discard others.

Yet her work is not lacking in ambition: the author draws on a sound knowledge of both Bergson’s and Jousse’s work; but she has not stopped at a comparative exegesis of the writings of these two thinkers. In an investigative approach, she has also sought to cross-reference and link what Jousse says about Bergson in his lectures, what Bergson’s collaborator Lydie Adolphe says about Jousse, and traces of this intellectual relationship preserved in the archives of both, published along with other unpublished material in the book’s appendix. The reader will find numerous extracts from lectures on Bergson given by Marcel Jousse at the Sorbonne. One of these lectures is entirely devoted to Bergsonian intuition.

It is to be hoped that this book will help to foster a dialogue between those interested in the work of the anthropologist of gesture and those interested in the work of the philosopher!

Thomas Marshall

Member of the Board of the Association Marcel Jousse

(Français) Les recherches sur la poésie orale autour d’Antoine Meillet : Jean Paulhan, Marcel Jousse, Milman Parry

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Pierre-Yves Testenoire, Maître de Conférences en Sciences du langage à la Sorbonne, vient de publier sous ce titre un article dans la revue Histoire Épistémologie Langage. Il a également écrit l’article de présentation de ce dossier thématique “Linguistique et anthropologie au début du 20e siècle”. Le dossier est composé de 4 articles étudiant les liens entre ces disciplines, alors récentes, à travers les positions de chercheurs répartis dans les communautés scientifiques suivantes : nord-américaine, allemande, française et britannique.

Voici le résumé de l’article publié par son auteur :

“Cet article porte sur trois recherches autour de la poésie orale menées dans le premier tiers du xxe siècle : le travail de Jean Paulhan (1884-1968) sur la poésie populaire traditionnelle à Madagascar, l’anthropologie linguistique de Marcel Jousse (1886-1961) et les recherches de Milman Parry (1902-1935) sur la composition formulaire des poèmes homériques. Ces trois recherches ont en commun d’avoir été dirigées ou en partie inspirées par Antoine Meillet (1866-1936). Elles sont une des manifestations concrètes de l’ambition portée par Meillet de faire dialoguer la linguistique avec l’ethnographie. L’article présente la spécificité de ces trois recherches mais aussi ce qui les réunit dans un objectif commun de décrire ou de théoriser l’oralité poétique. On s’intéresse, en particulier, à l’apport de l’enseignement de Meillet dans ces trois entreprises ainsi qu’à l’accueil qu’il leur réserve dans ses comptes rendus pour les Bulletins de la Société de linguistique de Paris. L’objectif est aussi d’évaluer la contribution de Meillet à l’émergence du concept de « formule » qui prend corps à travers ces travaux et qui deviendra la pierre angulaire des théories oralistes.”

Lire l’article

Voir le sommaire de la revue

 

Il est intéressant que Pierre-Yves Testenoire reprenne des extraits de cours de Jousse dans lesquels ce dernier parle d’échanges qu’il a eu avec Meillet. Notons que Jousse ne présente pas ce dernier comme l’un de ses maîtres, au même titre que Pierre Janet en psychologie, Marcel Mauss en ethnologie et l’abbé Rousselot en phonétique expérimentale – chercheurs dont il a suivi les enseignements à Paris suite à son retour des États-Unis en 1919. En revanche, Jousse s’appuie sur l’autorité scientifique de ce linguiste reconnu, de 20 ans son aîné, afin de montrer à son auditoire que ses travaux sont pris au sérieux – Meillet ayant notamment publié un compte-rendu du Style oral (1925). Hier comme aujourd’hui, un chercheur n’est rien sans la reconnaissance que d’autres chercheurs lui accordent. Et cela d’autant plus pour Jousse, qui est un “franc-tireur” en sciences humaines, sans poste universitaire, proposant rien de moins que la création d’une nouvelle science !
A ce titre, il est précieux que les travaux de Pierre-Yves Testenoire contribuent aujourd’hui à réintégrer, dans une histoire de la linguistique marquée par l’héritage de Saussure, ce courant d’études de l’oralité du début du 20° siècle dont fait partie Marcel Jousse.
Vous pouvez également lire le rendu compte d’un autre texte intéressant de Pierre-Yves Testenoire intitulé : Une sémiologie sans signe : Marcel Jousse et la linguistique de son temps

Thomas Marshall et Titus Jacquignon,
membres du Bureau de l’Association Marcel Jousse

(Français) De l’actualité du paysanisme

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Marcel Jousse (1886-1961) fonde une méthode anthropologique originale au début des années 30 : l’anthropologie du geste et du rythme, qu’il enseigne en Sorbonne et dans d’autres établissements parisiens jusqu’en 1957. Le paysanisme figure parmi les éléments constitutifs de sa méthode. Le terme peut paraître étrange. Le professeur Jousse s’en explique : « Nous avons donné au mot “paysan” un sens universel. (…) Être paysan, c’est être in-formé par son pays. » (cours du 28/01/1955)

L’Association Marcel Jousse a souhaité mettre en avant ce thème lors d’un séminaire public qui a eu lieu le 19 novembre 2023 dans les locaux de l’Institut Catholique de Paris. Edgard Sienaert (Afrique du Sud) a organisé ce séminaire. Le grand intérêt suscité par ces communications auprès de l’auditoire nous incite à les publier ici, en vidéo et/ou en textes. Nous pourrons également enrichir ultérieurement cette page d’autres apports.

Paysanisme

Nous vous invitons à découvrir un aspect de l’anthropologie joussienne qui se révèle être particulièrement en prise avec notre actualité écologique : une anthropologie de l’habitant et de l’habitat, du pays et du paysage, en interaction – l’habitant habite et modèle son paysage, le paysage habite et modèle les habitants. Marcel Jousse a élargi et approfondi ce thème du pays et du paysan en le situant à la racine d’une anthropologie de la connaissance et de l’expression et aux fondements de la culture ; le thème du paysanisme représente aussi une entrée pour comprendre le style d’enseignement du professeur Jousse et introduit à sa méthode anthropologique.

Le point de départ proposé pour cette exploration est un extrait du cours de Jousse à l’École d’Anthropologie, le 23 janvier 1950 :

Si nous adhérons au pays, c’est que nous adhérons au Paysage …
Toute cette clarté, tous ces élancements de peupliers, toutes ces haies si bien divisantes, toutes ces routes si bien conduisantes, comme tout cela nous a formés !
Taine disait qu’il fallait rechercher la terre dans la formation des esprits. Je le crois bien ! Que serions-nous donc si les gestes de la terre ne nous avaient pas modelés !
Si vous voulez comprendre le Joussisme, qui est le Mimisme à sa proie attachée, allez sur le petit pont de Beaumont et regardez la Sarthe avec ses peupliers reflétants et reflétés, en écho chosal.
Allez à St Christophe-du-Jambet, où ma mère a été élevée, et vous saurez ce que c’est qu’une Université paysanne, maîtresse d’elle-même parce que coordonnée.
Le Paysanisme, adhérent au Pays, adhérent au Paysage, adhérent aux Paysans.

 

Titus Jacquignon

« Paysan et fier de l’être : une “pride“ rurale et conservatrice ou un geste méthodologique et un style d’enseignement ? »

 

Gabriel Bourdin

Vidéo : « Les cabañuelas : la prévision du temps et ses proverbes »

 

Article : « Les cabañuelas : la prévision du temps et ses proverbes »

 

Muriel Roland

« Le paysanisme ou la co-création du monde par un anthropos oeuvrier »

 

Ressources

Le sens concret de “pays”  (citations tirée d’un cours de Jousse).

L’anthropologie du geste et les proverbes de la terre par Adolphe Thomas, Revue Anthropologique (1941).

Songlines : une exposition au musée du Quai Branly à Paris, issue des communautés aborigènes d’Australie contemporaines (4 avril – 2 juillet 2023) :
Les peintures y sont porteuses des connaissances concrètes et analogiques des Aborigènes sur leurs territoires ancestraux, leurs “pays”.
Margo Neale, commissaire générale de l’exposition, explique dans une interview (page 4) :

Dans la vision aborigène du monde, le territoire n’a pas le même sens que pour le monde occidental, où il renvoie simplement à une géographie ou à une surface physique. Pour les populations aborigènes, le Pays est un concept multidimensionnel qui inclut tout. Il n’y a pas de distinction entre les mondes animé et inanimé. Tout est vivant, tout a sa place : les gens, les animaux, les plantes, la terre, l’eau et l’air. Le Pays a été créé par des êtres ancestraux qui s’incarnent dans les particularités d’un paysage.

(Français) Le sens concret de “pays”

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C’est ce sens-là que nous avons quand nous parlons de tel ou tel qui a vécu dans notre province : « C’est un pays ». « C’est une payse ». [Personne originaire du même village, de la même région qu’une autre personne]
C’est l’expression que nous avions autrefois pour les soldats, en culottes rouges, qui se promenaient accompagnés de nourrices. C’était toujours une « payse ». [par extension, une fiancée] (…)
Je suis du même pays. Qu’est-ce que c’était que ce pays ? C’était ce qui était entouré par un cercle de forêts. Les Gaulois, pour être chez eux, brûlaient une certaine étendue autour de leur territoire. On ne cultivait pas ce cercle, et alors, il poussait d’abord des arbustes et ensuite des arbres, et cela faisait une forêt de protection. Et c’est pour cela qu’avec une certaine naïveté, vous nous dîtes que les Gaulois vivaient au milieu des forêts… (…)
Et au centre de ce cercle, il y a ce que les Romains dans la suite, ont appelé l’oppidum. L’oppidum, là où, en cas d’invasion, on pouvait se réfugier.

Extraits d’un cours de Marcel Jousse à la Sorbonne, le 4 janvier 1945

Jousse est originaire de la Sarthe, territoire où vivaient les Aulerques Cénomans, autour de l’oppidum de Cenomani (aujourd’hui Le Mans), devenu romain en l’an – 56.

Qu’est-ce que sont donc les Pagani ? Les gens du pays, les gens du Pagus. (…)
les rhéteurs nous ont appelé les Pagani, par dérision, les « païens ». Nous sommes les païens, c’est-à-dire ceux qui sont restés fidèles à l’Invisible au milieu des forêts de leur pays.

Extrait d’un cours de Marcel Jousse à la Sorbonne, le 1er mars 1945

Just published : The Forgotten Compass

It is an event. The Forgotten Compass – Marcel Jousse and the Exploration of the Oral World is the first collective book devoted to the actuality of Marcel Jousse’s work in the academic field of biblical scholarship. It brings together contributions in English from eight international specialists and also gives voice to Jousse himself through the text of two of his lectures. Marcel Jousse’s work in this field is like a “compass” that the book proposes to rediscover.

Context

This book is published as part of a specialized collection that aims to renew this field of research: Biblical Performance Criticism Series. Like Marcel Jousse in his time, this collection makes the following observation:

The ancient societies of the Bible were overwhelmingly oral. People originally experienced the traditions now in the Bible as oral performances. Focusing on the ancient performance of biblical traditions enables us to shift academic work on the Bible from the mentality of a modern print culture to that of an oral/scribal culture.” [i.e., where writing belongs to scribes]

It follows the publication in this collection in 2018 of Memory, Memorization, and Memorizers: The Galilean Oral-Style Tradition and Its Traditionists, a collection of texts by Jousse edited and translated into English by Edgard Sienaert, with a foreword by Werner Kelber. This volume will also be published in 2023 in its French version by the Cerf editions.

Edited by Werner Kelber, Professor Emeritus of Biblical Studies at Rice University (Texas, USA) and Bruce Chilton, Professor of Philosophy and Religion at Bard College (New York State, USA), The Forgotten Compass is the culmination of several years of work. A milestone was the seminar on Marcel Jousse and Oral Theory held on November 26, 2019 at the annual meeting of the Society of Biblical Literature in San Diego. Organized by Werner Kelber, the high quality of this seminar was unanimously appreciated by the participants. So much so that the decision was made to transform the trial into a collective work. 3 years later, it is done!

Abstract

As form criticism arose, the French anthropologist Marcel Jousse developed a hermeneutical paradigm, global in scope and prescient in its vision but opposed to the philological paradigm of biblical studies. While the philological methodology came to define modernity’s biblical hermeneutics, Jousse’s rhythmically energized paradigm was marginalized and largely forgotten. Although Jousse has left relatively few traces in writing, many of his more than one thousand lectures, delivered at four different academic institutions in Paris between 1931 and 1957, have been edited and translated into English by Edgard Sienaert. The Forgotten Compass surveys Jousse’s views on biblical tradition and scholarship, documenting the relevance of his paradigm for current biblical studies. What distinguishes Jousse’s paradigm is that it is firmly established within the orbit of ancient communications and deeply rooted in Jewish tradition. The Forgotten Compass challenges readers to come to appreciate the print Bible’s lack of fluency in the very sensibilities privileged by Jousse’s paradigm and to raise consciousness about the multivocal, multisensory culture in which the biblical traditions emerged and from which they drew their initial nourishment.”  (source : Wipf and Stock)

Contents

Preface
List of Contributors
1. The Work of Marcel Jousse in Context | Werner H. Kelber | 1
2. Mimism and the Ancient Biblical Recitatives | Marcel Jousse | 54
3. The Anthropology of Mimism, of Memory, and of the Invisible | Edgard Sienaert | 71
4. An Oral Perspective on Proverbs 31:10–31 | Mark Timothy Lloyd Holt | 104
5. What Use is Jousse? Oral Form as a Mnemonic Device in the Hodayot | Shem Miller | 127
6. Sound, Memory, and the Oral Style | Margaret E. Lee | 150
7. Jousse, Oral Composition, and the Gospel of Mark | Joanna Dewey | 180
8. Origin and Techniques of the Biblical Recitations | Marcel Jousse | 198
9. The Au/Orality of the Aramaic Gospel | Bruce Chilton 211
10. Marcel Jousse, the Synoptic Problem, and the Past and Future of Gospel Studies | Matthew D. C. Larsen | 234
11. Conclusion: Implications of the Work of Marcel Jousse | Werner H. Kelber | 258

Epilogue

In order to give the public an overview of the important issues addressed in the book and the perspectives it opens up, Werner Kelber has given us permission to share the pages that close the book.

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Somes appreciations on the book

“Experience the excitement of discovery—of an author whose work may well change your way of looking at the Bible. This book lets Marcel Jousse speak for himself but also allows us the privilege of accompanying major scholars as they step out of their routine to engage critically and enthusiastically with Jousse. Unsurprisingly, Jousse taught in Paris. Perhaps surprisingly, he was a Jesuit priest.”

—Bernhard Lang, University of Paderborn

“This excellent introduction to the French ethnographer Marcel Jousse’s pioneering and groundbreaking work on orality and memory within the Palestinian Jewish milieu of Jesus enables readers to (re)discover his contributions to the study of the New Testament and modern intellectual history. Combining two of Jousse’s lectures with an introduction and critical assessments, the book indicates his avant-garde ideas and their relevance for contemporary scholarship.”

—Catherine Hezser, SOAS University of London

“What a joy this volume is for anyone interested in orality! Though focused on biblical studies, it equally appeals to communication or media ecology scholars by its introduction of the work of the anthropologist Marcel Jousse to new generations. Seeing and hearing Jousse in the context of his work makes him come alive and opens up additional ways of thinking about how people interact with their communication environments.”

—Paul A. Soukup, SJ, Santa Clara University

The Forgotten Compass points the way to a paradigm more fully suited to the Aramaic Targumic world of Rabbi Jeshua of Nazareth. A global anthropologist and contemporary of Rudolf Bultmann, Jousse offers a robust, full-bodied approach to the Scriptures, at once very old and very new. Jousse is a treasure trove indeed for younger scholars especially who seek alternative pathways to discovery.”

—Randolph F. Lumpp, Regis University, emeritus

“Jousse used an argument from the astronomer Laplace: great discoveries occur when previously distant concepts finally meet. The Forgotten Compass is one of those rare events. This magnificent collection constitutes a true reencounter, where Gospel studies come again face to face with the investigation of the traditions of oral style. The intellectual gestures of both sides will create a current able to irrigate the unified field of biblical studies and oral traditions.”

—Gabriel Bourdin, Institute of Anthropological Research

“Marcel Jousse was well known for his groundbreaking study of oral tradition and memory. To celebrate this work and to probe further its significance and ongoing relevance for biblical studies and Jesus research, editors Werner Kelber and Bruce Chilton have assembled an impressive roster of scholars who assess Joussean thought. Rich with insight, these essays move forward in positive ways the study of orality.”

—Craig A. Evans, Houston Baptist University

(Français) Publication en italien de “L’anthropologie du geste”

(Français) L’expression, le geste et le rythme : Retour et discussion suite à la soutenance de thèse de Titus Jacquignon

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Thomas Marshall, docteur en sciences de la communication, membre du Bureau de l’Association Marcel Jousse

Le 14 octobre 2022, près de 30 personnes se sont rassemblées, à l’Université Bordeaux Montaigne et en visio-conférence, pour assister à la présentation orale de sa thèse, puis aux prises de parole des différents membres de son jury. Je vous donne ici un aperçu des réflexions stimulantes partagées à cette occasion, en suivant la trame de la présentation du nouveau docteur, dont le texte intégral peut être téléchargé ici. Pour situer le propos, vous pouvez lire également le résumé de la thèse.

Titus Jacquignon présente l’enjeu de sa thèse de doctorat comme étant « la possibilité du « retour », ou de la réintroduction de l’anthropologie du geste et du rythme à l’université dont elle s’était absentée durant 60 ans. » Il s’y est employé en menant une réflexion très approfondie sur la nature même des travaux de Marcel Jousse et sur les obstacles internes ou externes qui ont empêché jusqu’à présent leur prise en compte dans les sciences du langage (le domaine dans lequel s’inscrit cette thèse).

Il est d’abord revenu sur son propre parcours. Faisant des recherches sur l’araméen ancien puis moderne, il avait découvert, à travers les deux ouvrages L’anthropologie du geste et Le style oral, une œuvre qui lui apparut à la fois comme prometteuse et énigmatique. Puis il trouva dans le volumineux corpus des transcriptions de cours de Marcel Jousse la matière nécessaire au « travail fondamental » qui restait à faire selon lui.

Camille Riquier y invitait également, en introduction du dossier consacré à Jousse paru en 2021 dans la revue Transversalités : « L’œuvre de Marcel Jousse est elle-même à venir, en attente d’être instituée en tant que telle. Elle lance un appel aux futurs chercheurs capables d’embrasser toute sa matière et d’en suivre les méandres afin de composer la forme dont elle est d’ores et déjà la promesse. »

Les membres de son jury ont souligné le « travail colossal » ayant permis d’aboutir à cette thèse, qui témoigne pour Emmanuelle Roussel de « la passion », de « l’honnêteté intellectuelle », des qualités d’écriture et de « l’impressionnante capacité de synthèse » de son auteur.
Gabriel Bourdin, professeur d’anthropologie au Mexique, a commenté la difficulté du projet de refonder dans un cadre académique l’anthropologie du geste joussienne, une science périphérique, des marges : car non seulement « tout est à construire », mais elle est porteuse d’un paradoxe intrinsèque : ce que Marcel Jousse a découvert, c’est la singularité radicale de chaque être humain, qui peut s’exprimer, mais ne peut pas transmettre ce qu’il est. Sa singularité repose sur l’ensemble de ses « mimèmes », qui sont les briques de connaissance incorporées depuis qu’il a disposé d’organes sensoriels actifs. Comment faire une science, c’est-à-dire une connaissance partagée, à partir de ce constat de la singularité expérientielle de chaque être humain ?

La singularité assumée de Marcel Jousse lui-même en est le point de départ. Pour Haun Saussy, professeur de littérature comparée aux États-Unis, il s’agit de « se placer au centre de jaillissement du découvreur pour en comprendre la cohérence ».

Titus Jacquignon a donné lors de sa soutenance une vision d’ensemble sur plusieurs sujets essentiels qu’il a exploré dans la thèse :

  1. Le problème documentaire
  2. Le problème de l’expression multimodale telle que Jousse la schématise
  3. Le problème stylistique lié au professorat de Marcel Jousse
  4. Le problème de la méthode

« Ils déterminent, de mon point de vue, la possibilité d’une réactualisation de la méthode, de son appropriation et de sa personnalisation en fonction des chercheurs, des enseignants et pour tout public intéressé en règle générale et ce, grâce à l’outil que je pense avoir forgé. »

1. Le problème documentaire, c’est celui de la compréhension et de l’analyse du corpus des cours de Jousse. Tout commence par là. Historien de formation, Titus Jacquignon se penche sur le décalage qui se creuse par rapport au contexte de la première moitié du 20ème siècle. « Jusqu’à quel point l’œuvre du Professeur Jousse traverse-t-elle l’épreuve du temps, pourquoi et comment ? » Pour répondre à cette question, il a entrepris à travers sa thèse de composer « l’essentiel Jousse », une ambitieuse synthèse facilitant l’accès à une méthode et à un enseignement iconoclaste, tant dans son contenu que dans sa forme. Elle s’appuie sur un « corpus analytique », placé en annexe de la thèse, « composé de longs extraits choisis de ses cours et organisés selon un plan de progression dont je suis responsable, [qui] traduit déjà mon essai de réactualisation de la méthode ». Ce support documentaire fait environ 1000 pages.

Il a tenu à faire figurer dans ce corpus l’ensemble des thèmes auxquels Jousse s’est attelé, à l’exception notable de ses études à propos de la Bible et de Jésus, « un dossier à part entière qui nécessiterait sans doute une thèse spécifique ». Au-delà de la technicité du sujet, il s’explique également des raisons qui l’ont poussé, non pas à écarter la question religieuse en tant que telle de l’anthropologie joussienne, mais à mettre à distance ce qu’il appelle son « noyau obsessionnel », à savoir un combat pour prouver rationnellement l’authenticité des Évangiles, « tel que Jousse conçoit le problème et tel qu’il le prend : en refusant la science historique et en croyant que la méthode anthropologique la combattra. » Il assume son choix : « C’est donc une anthropologie sans le combat principal de Marcel Jousse que vous avez en main aujourd’hui. » Il avait d’ailleurs illustré lors d’un séminaire en 2021, à quel point Jousse avait fait sienne l’attitude du combattant dans l’ensemble de son travail scientifique. Il s’agit donc de comprendre cette attitude, sans se sentir obligé de rejoindre pour autant l’unité d’artillerie du Professeur-Capitaine Jousse 1 !

2. Le problème de l’expression multimodale lui semble également une clé de lecture car ce que Jousse a appelé « anthropologie du geste » ou « du mimisme », porte fondamentalement sur le phénomène de l’expression humaine, pris dans toute son ampleur. Pour l’auteur, « Jousse parvient en effet à reconstituer une sorte de carte de l’expression humaine en rendant compte de sa globalité, de sa complexité et de sa profondeur. » A la fois, il invite « à assouplir et à ajuster systématiquement » la méthode de Jousse « à l’étude d’une individualité, d’une œuvre ou d’un milieu donné », en laissant de côté sa schématisation pédagogique des différents canaux d’expression humaine. Jousse les désigne comme des « claviers gestuels », comme un orgue a plusieurs claviers : les gestes globaux du corps, les gestes des mains, les gestes laryngo-buccaux de la parole. Pour Titus Jacquignon, Jousse ayant pour objectif d’établir la fiabilité de la transmission traditionnelle par la mémoire, il se focalise sur une redondance de la même « mélodie » par les trois canaux. Pour que la méthode soit utile pour d’autres objectifs de recherche, il s’agit d’ouvrir la possibilité d’une analyse des gestes sur le modèle de l’homme-orchestre, chaque canal gestuel ayant son propre contenu particulier.

3. Le problème stylistique se manifeste au lecteur contemporain des cours de Jousse à travers un sentiment d’étrangeté : à la plupart d’entre nous, jamais professeur d’école ou d’université n’a parlé de cette manière, « enseignant » au sens propre du terme – comme une enseigne – c’est-à-dire montrant de façon vivante et improvisée, par son corps et ses paroles, ce qu’il apportait. Haun Saussy a souligné ce défi : « Comment lire un druide ou un griot ? »

Ainsi, la thèse progresse dans son approche en suivant l’évolution qui a aussi été celle de Titus Jacquignon. Dans un premier temps, l’habitude face à une œuvre écrite est celle d’y chercher des « concepts » et d’essayer de saisir le « système » qui les ordonne. Mais dans un second temps, les propos de Jousse eux-mêmes au sujet du langage, de la connaissance, et de la pédagogie, nous conduisent à le considérer à partir de son style d’expression propre, qui n’est pas conceptuel mais fondé sur des métaphores à la signification très concrète, à la manière des peuples dont les traditions ne reposent pas sur l’écriture. L’étrangeté du style perçue dans les cours de Jousse est signe que nous avons affaire à « un autre monde, [à] un autre style de cognition et de transmission. » On comprend ainsi que la forme de cet enseignement n’est pas accessoire, elle fait partie du projet scientifique de l’anthropologie du geste joussienne. Et par conséquent elle détermine la manière, « gestuelle » et non conceptuelle, dont on peut établir de façon pertinente des rapprochements et des échanges avec d’autres auteurs ou domaines de recherche. C’est d’ailleurs selon ce principe que Jousse avait composé son mémoire de 1924 sur le Style oral : il faisait le lien entre des descriptions des mêmes phénomènes par différents auteurs, employant des termes différents, et proposait une terminologie unificatrice.

4. Le problème de la méthode s’articule au précédent. Dans une logique universitaire, on s’attendrait en effet à trouver dans les textes de Jousse un corpus théorique et méthodologique, « une théorie de la connaissance », qu’il serait possible d’ « appliquer » à de nouveaux objets de recherche. Ce qui est mis en question par la méthode joussienne, c’est le principe de neutralité de l’observateur, du chercheur par rapport à son « objet ». Pour Titus Jacquignon, « Marcel Jousse ne propose pas simplement d’étudier l’anthropologie et les ethnologies dans le monde : il fonde lui-même une anthropologie qui est, pour lui, un outil d’outil pour s’élaborer soi-même tout au long de sa vie. » Le recours à l’expérience personnelle fait partie classiquement de la démarche ethnographique. Mais il s’agit plus fondamentalement dans la méthode joussienne de se considérer individuellement comme un terrain d’expérience de la condition humaine, en interaction continue avec un monde bio-physique et des mondes sociaux (« ethniques » dans le vocabulaire de Jousse). L’auteur explique comment cette « anthropologie de l’intime » peut rejoindre une « anthropologie savante ». C’est aussi ce qui peut conduire certains à contester la scientificité de l’anthropologie du geste, dans la mesure où : « Il s’agit d’abord d’expériencer, en soi et par soi, comment le geste s’élabore dans notre intime, faute d’instrumentation possible dès qu’il s’agit du domaine de l’intime. »

Titus Jacquignon reconnaît d’ailleurs que Jousse, dans cette voie d’exploration assumée depuis sa propre subjectivité, a eu parfois tendance à se projeter lui-même dans ce qu’il a étudié. Cette difficulté a été décrite par Haun Saussy comme le signe d’« un manque de locuteur antagoniste pour mettre en dialogue ».

La conclusion de Titus Jacquignon sur la possibilité de la prise en compte de l’anthropologie du geste, en tant que méthode, par le monde actuel de la recherche, reste ouverte.

Du côté des difficultés, il pointe son caractère inclassable : « Il y a, dans la méthode du professeur Jousse, une part de coaching en développement personnel, pour reprendre le terme à la mode, disons une anthropologie philosophique à la française. Au temps de Wilhelm von Humboldt, il y a plus de deux siècles, cela ne posait pas de problèmes, mais considérant comment la science se fait aujourd’hui, pour reprendre le thème d’une des recherches de Bruno Latour, ce type d’approche n’existe pas et n’est pas du tout envisagé. Cela pose et cela posera encore des problèmes pour la scientificité de l’anthropologie du geste. »

Je me pose donc la question de l’avenir de cette méthode, non dans le sens d’une impossible « normalisation » de l’anthropologie du geste pour s’adapter aux canons académiques actuels, mais dans le sens de son utilisation au service d’une transformation, par les chercheurs eux-mêmes, de la manière de faire les sciences, qui reste aujourd’hui encore largement inscrite dans un héritage occidental et donc en partie colonial (à leur insu).

Et finalement, il est juste que la question demeure ouverte. Titus Jacquignon a créé une « boîte à outils » et il espère simplement qu’elle sera utile à d’autres. « je ne suis pas en mesure de savoir quel sera le destin de cette méthode dans le champ universitaire. Je pense que ma thèse crée les conditions d’accès à l’anthropologie du geste qui reste encore aujourd’hui confidentielle, qu’elle en favorise la redécouverte et qu’elle pourra éviter des malentendus. »

Cette hypothèse s’est déjà vérifiée avec des membres du jury de la soutenance qui ne connaissaient pas la pensée de Jousse auparavant et ont été enthousiasmés par cette découverte. C’est bon signe !

La prochaine étape sera la mise en ligne par l’Université sur la plateforme theses.fr. Ensuite, Titus Jacquignon a l’intention d’adapter son texte pour une publication sous forme de livre. Nous attendons impatiemment de pouvoir l’annoncer sur marceljousse.com !

 

Pour aller plus loin :

Le caractère fondamental de l’expérience indigène de Marcel Jousse dans la création de sa méthode anthropologique” : Un article de Titus Jacquignon, publié dans le revue Mundau qui est issu de son travail pour la thèse. Il y met notamment en exergue comment Jousse a résisté à une idéologie raciale alors omniprésente, en mettant en œuvre sa méthode de connaissance “par le dedans” sur des terrains aussi variés que les Amérindiens des Plaines, les cultures régionales françaises, l’ancienne culture araméenne de Palestine.

 

1  Je fais ici allusion à son engagement militaire déterminé, lors de la 1ère guerre mondiale.

(Français) L’anthropologie du geste se fait connaître en Espagne et en Amérique latine

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Francisco Garcia a présenté lors des dernières rencontres de l’Association Marcel Jousse en novembre 2021, les dernières initiatives de diffusion de la pensée de Jousse dans le monde hispanophone. Nous mettons ici à jour son texte avec des actualités plus récentes.

Activités réalisées en espagnol au cours des années 2020 et 2021

Il faut tout d’abord souligner la promotion de la pensée de Marcel Jousse faite par le professeur Gabriel Bourdin. Je n’en citerai que deux :

  • Deux séminaires à l’UNAM

Le professeur Gabriel Bourdin, en tant qu’enseignant d’anthropologie à l’UNAM (Université Nationale Autonome du Mexique), et lié à l’Institut de Recherches Anthropologiques de la même Université, a dirigé cette année deux séminaires d’Anthropologie.

Le premier s’est tenu de mars à mai 2021 où il a traité la question : La vie des gestes dans la vie quotidienne. Éléments d’anthropologie joussienne. Cette étude a été poursuivie lors du second séminaire de septembre à novembre 2021. Ces deux séminaires étaient en sessions virtuelles de 4 heures hebdomadaires (le vendredi).

  • Inauguration d’un réseau social Marcel Jousse

En août 2021 a été inauguré un réseau social hispanophone intitulé “Red Marcel Jousse”, sur la plateforme Whaller. Avec cette initiative et grâce à la coordination conjointe de Thomas Marshall et de Gabriel Bourdin, l’information et la proximité des personnes intéressées par l’anthropologie du geste de Marcel Jousse en Amérique latine, en Espagne et en France deviennent plus étroites.

Tant les séminaires de l’UNAM que le réseau social ont mis en contact des personnes venant du Mexique, d’Argentine, de Bolivie, de Colombie, du Brésil, du Chili, d’Uruguay et d’Espagne, entre autres.

  • Dr. Francisco Moya et des médecins chrétiens

À la fin de l’année 2020, le Dr. Francisco Moya, médecin espagnol spécialiste en radiographie, a publié sur sa chaîne YouTube une conférence intitulée : « Neuf thèses de la pensée de Marcel Jousse dans son Anthropologie du geste » (ici traduite en français), qui s’avère être une bonne synthèse en espagnol, et qui compte à ce jour plus de 2600 visites. Francisco Moya est le fondateur de la palingénésie (qui signifie « renaître »). La Palingénésie de la Personne est une nouvelle méthode, inspirée du philosophe espagnol Leonardo Polo, qui vise la guérison de la personne par la pleine conscience de son passé. Il a également trouvé des points d’ancrage important dans l’Anthropologie du Geste de Marcel Jousse. Autour du docteur Moya se retrouvent des chercheurs d’origine espagnole, latino-américaine et européenne qui s’intéressent à cette méthode. Certains d’entre eux ont suivi une formation sur l’Anthropologie du Geste et sur les travaux de Pierre Perrier, donnée par le professeur Francisco José López à Almodóvar del Campo (Ciudad Real). Ils préconisent un chemin de guérison par la voie du geste. Ils prévoient de se réunir plus souvent à l’avenir.

Publications en espagnol

En 2020, deux publications importantes ont été éditées en espagnol.

« La Jungla Antropológica. Una introducción a la antropología del gesto y el mimismo de Marcel Jousse » écrite par Gabriel Bourdin et publiée par l’Institut de Recherches Anthropologiques de l’Université National Autonome de Mexique (UNAM).
Ce livre peut désormais être commandé en ligne. Ce livre a fait l’objet d’une note de lecture par une anthropologue brésilienne, dont nous avons trouvé intéressant de publier une version traduite en français.

En voici la présentation par l’auteur en 4ème de couverture :

Pour les lecteurs hispanophones, l’anthropologie de Jousse est inconnue. Les auteurs qui ont inclus des références à Jousse dans notre langue se comptent “sur les doigts d’une main”, pour reprendre la figure gestuelle de la numérotation “primordiale”, qui plaisait beaucoup à notre auteur. Le présent travail vise à soumettre à la considération du lecteur hispanophone et surtout du chercheur en sciences humaines une nouvelle approche méthodologique, dotée d’un énorme potentiel. En guise d’objectif intermédiaire, l’auteur tente des applications possibles de la création joussienne au vaste horizon des traditions de style oral originaires du continent américain.

L’UNAM vient aussi de publier la traduction en espagnol du livre Le Style Oral de Marcel Jousse (1925), sous le titre « El Estilo Oral rítmico y mnemotécnico entre los verbo-motores ». La traduction a été assurée par le professeur Bourdin et son épouse Leonor Teso Gentile (d’heureuse mémoire), avec un avant-propos d’Edgard Sienaert. Gabriel Bourdin a fait précéder le texte d’une riche introduction afin de mettre en perspective pour les lecteurs contemporains cette œuvre inaugurale de Jousse . Cette publication en espagnol a bénéficié d’une présentation officielle lors de l’anniversaire des quarante-huit ans de l’Institut de Recherches Anthropologiques de l’UNAM, transmis par Zoom.
Ce livre peut désormais être commandé en ligne.

De nouvelles publications en espagnol.

En mai 2022, un dossier sur l’anthropologie du geste a été publié dans la revue Mundaú, une revue électronique d’anthropologie, éditée par le programme post-licence en Anthropologie de l’Institut des Sciences Sociales de l’Université Fédérale d’Alagoas (Brésil). Il est intéressant de noter qu’elle publie ses articles en anglais, français, portugais et espagnol. Parmi d’autres contributions, vous y trouverez des articles écrits par deux chercheurs ayant suivi le séminaire de Gabriel Bourdin et par Titus Jacquignon, doctorant et membre du Bureau de l’Association Marcel Jousse, sous le titre : Le caractère fondamental de l’expérience indienne de Marcel Jousse dans la création de sa méthode anthropologique.

Une traduction en espagnol de l’ouvrage édité par Gallimard, L’Anthropologie du Geste, est également en cours.

Des conférences récentes en espagnol

Lundi 29 novembre 2021 a eu lieu une conférence sous le titre : « L’Anthropologie du Geste de Marcel Jousse : nouvelles recherches sur l’oralité », à l’Université Ecclésiastique San Dámaso (Madrid). Elle s’inscrit dans la 4ème journée du cycle de conférences intitulé : « La pédagogie de l’Église des Apôtres ». Elle a été donnée conjointement par le professeur Francisco José López Sáez et par Francisco García Baca (doctorant). Elle propose une introduction biographique sur Marcel Jousse et une initiation à son Anthropologie du Geste, suivie d’une brève présentation des nouvelles recherches sur l’oralité. L’importance de cette conférence revient surtout parce qu’elle est l’une des premières expositions formelles sur l’Anthropologie du Geste de Marcel Jousse dans le domaine universitaire espagnol, et aussi parce qu’elle a eu lieu à l’université ecclésiastique San Dámaso, institution académique importante en Espagne. En voici la vidéo :

Le professeur Bourdin poursuit son activité de recherche et de conférences. Il consacre plusieurs mois en 2022 à une enquête de terrain en Andalousie, dans le sud de l’Espagne, sur la connaissance météorologique paysanne et son expression dans la langue orale des proverbes.
Le 21 avril, il a donné une conférence de présentation de l’anthropologie de Jousse dans le cadre du séminaire doctoral international Art et Anthropologie de l’Université de Grenade et de la Fondation EuroArabe.

(Français) Un spectacle sur le Modelage de l’Adâm-Terreux

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une photo du spectacle

Marcel Jousse a joué un rôle fondamental dans ma vie d’artiste et d’homme tout court.

Il y a une dizaine d’années, j’ai eu une rencontre avec Adâm le Terreux en Israël !

“Faisons le Terreux
d’après notre mimème
et selon notre analogème”
Marcel Jousse – L’Intussusception par Insufflation

De cette rencontre est né un spectacle : “Le Géant de Sel”.

Je partage avec vous un article sur ce travail, illustré de photos du spectacle :

Modelage de l’Adâm-Terreux— Création, créativité et créateurs

Fred Herrera

A propos du spectacle :

Gigante de Sal (Fragmento) from La Sandía on Vimeo.

“De notre corps émane un autre corps : fantastique, monstrueux, intense, rêvé, avec une soif d’éternité…”.

Cette vidéo est un fragment du spectacle de danse Butoh “Gigante de Sal”, conçu et interprété par Fred Herrera. L’auteur définit son œuvre comme “un chant corporel à la nuit antique, œuf primordial où le ver se métamorphose en papillon et où la momie enterrée avec ses trésors parcourt le labyrinthe de sa pyramide en s’abreuvant à la rivière de la mémoire. La danse de l’imagination”.

La pièce a été créée au Costa Rica le 4 juin 2013 au Teatro de la Danza del Centro Nacional de la Cultura (CENAC).

L’équipe de La Sandía est heureuse d’avoir réalisé cette vidéo et exprime sa plus sincère admiration à Fred Herrera pour avoir conçu une œuvre exceptionnelle.

(Français) Violences et sociétés au 21ème siècle – Approches croisées

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Suite au séminaire du 20 novembre 2021, cette page a vocation à rassembler au fur et à mesure des contributions sur ce thème, pour garder la réflexion ouverte et la développer avec le temps – pourquoi pas avec votre participation ?

Sommaire de la page :

 

Voici un résumé visuel de la problématique proposée comme point de départ du séminaire :

Lire le document d’introduction au séminaire

A travers ces différentes présentations, vous vous apercevrez que le mot “violence” a des significations variables. Il ne s’agit pas en effet d’un concept spécifique dans la pensée de Jousse. D’ailleurs, pour lui, les “idées” n’existent pas en tant que tel (en dehors d’un individu particulier). La question posée par Jousse au sujet des mots que nous employons couramment : quels sont les faits concrets et observables que ce mot désigne pour chacun de vous, en fonction de votre propre expérience du monde et de ce que vous cherchez à exprimer ? Quel est le geste interactionnel sous-jacent que je mets derrière ce mot ? Dès lors, nous pouvons mieux nous approcher de la pensée de l’autre, en essayant de refaire ses gestes et pas seulement en entendant ou en lisant ses mots.
Si vous souhaitez communiquer avec l’un ou l’une des intervenants, écrivez-nous !

 

La colonisation gestuelle : lecture d’un extrait de cours de Marcel Jousse

Muriel Roland, artiste de théâtre, nous donne à entendre un extrait de cours de Marcel Jousse, le 2 mai 1945 à l’École des Hautes Études. Il s’agit d’une sorte de “bande-annonce” faite par le professeur Jousse à son auditoire, car il développera ce thème tout au long de l’année suivante dans ses conférences à l’École d’Anthropologie.

 

Violence, mimisme et désenchantement du monde dans les sociétés du XXIe siècle

Gabriel Bourdin est professeur d’anthropologie à l’UNAM (Mexique). Dans cette communication faite en ouverture du séminaire du 20/11/2021, il présente la perspective de Jousse sur la guerre et la colonisation, comme étant une expression des relations de prédation à l’œuvre dans le monde animal – qu’il s’agit, à l’aide de l’anthropologie du mimisme, de dévoiler, et de dépasser dans des relations de fraternisation. (32 minutes)

 

René Girard et Marcel Jousse : une complémentarité pour comprendre la violence ?

Muriel Roland se nourrit de la pensée de ces deux chercheurs, qui éclairent sa pratique théâtrale et sa compréhension de la condition humaine. Elle partage ici d’une façon orale improvisée en quoi elles peuvent se conjuguer pour expliquer la violence des sociétés humaines (environ 30 min). La vidéo se termine par un échange avec Gabriel Bourdin sur la question du dépassement des logiques sacrificielles.

Pour René Girard, le désir mimétique est à l’origine de la violence humaine. C’est pour réguler cette violence que les communautés ont de tous temps et en tous lieux pratiqué sacrifices et rituels, ceci conduisant à la naissance du sacré, et par conséquent, de la culture. Pour Marcel Jousse, c’est le mimisme qui permet la transmission gestuelle, laquelle humanise littéralement et pacifie les individus comme les communautés. Ces deux versants de la mimésis et leur nécessaire articulation sont au centre du message des évangiles et ce n’est pas un hasard si les deux hommes ont fait du texte biblique leur terrain de prédilection.

 

La vie est un combat : le thème de la violence à travers les cours de Marcel Jousse

Titus Jacquignon a fait sa thèse de doctorat à partir des transcriptions des cours de Marcel Jousse. Il nous donne ici un article de synthèse mettant en lumière différentes facettes de la question de la violence, de la lutte et du combat dans le contenu et la forme de son enseignement oral (environ 1000 conférences sténotypées de façon professionnelle puis transcrites, couvrant la période de 1930 à 1957).

Le sujet de la violence, et plus largement celui de la lutte et du combat, sont omniprésents dans les cours de Marcel Jousse. Pour mieux s’en rendre compte, il suffit d’y rechercher les thèmes opposés : la douceur ou la paix – elles n’y apparaissent que furtivement. En tant que chercheur et professeur, Jousse est un combattant. Il ne se contente pas d’étudier l’être humain à travers son anthropologie, il s’en fait le défenseur contre toutes les conventions sociales et culturelles qui l’empêchent d’être lui-même. Ce positionnement se comprend à travers son parcours personnel, et à travers sa position assumée d’étranger, sur le plan culturel, par rapport au contexte intellectuel parisien où il intervient. Sa manière très personnelle d’enseigner s’inscrit dans une intention de susciter des réactions, des prises de conscience parmi son auditoire. Il veut nous réveiller à ce que nous sommes profondément, et sur cette base, remettre en question la manière dont nous traitons, en tant que société, tout ceux qui de son point de vue sont restés plus vivants : les enfants, les peuples indigènes, les cultures orales et paysannes…

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Comment cesser notre auto-destruction ? Vers une culture de la transformation des traumatismes

Thomas Marshall partage le résultat de son questionnement sur les causes anthropologiques de la crise écologique contemporaine. L’approche gestuelle de Jousse donne l’occasion de mettre en lien des connaissances issues de différents domaines, pour changer notre regard sur la fragilité de la condition humaine.

Les violences exercées de façon intentionnelle ou non par les êtres humains envers leurs congénères et sur les systèmes écologiques ont pris une ampleur telle que leurs effets dans l’espace et le temps échappent radicalement à nos capacités de perception. Notre incapacité collective à tirer des conséquences pratiques des alertes présentées par les scientifiques donne l’impression que les sociétés technologiquement avancées du monde entier sont engagées dans une dynamique d’auto-destruction impactant l’ensemble de la vie sur Terre. Cette situation suscite chez un grand nombre de nos contemporains, les jeunes en particulier, une grande anxiété.
Jousse a notamment nourri son anthropologie du mimisme des observations des cliniciens de la « santé mentale », à la suite des recherches de son maître Pierre Janet. Il a formulé des diagnostics sur les maladies dont notre civilisation était selon lui victime, en s’inspirant de la terminologie médicale. Cette démarche d’investigation psycho-physiologique des maux contemporains de notre espèce mérite d’être réactualisée à la lumière des découvertes de ces dernières décennies sur le système nerveux, et en particulier sur les mécanismes de survie impliqués dans l’apparition, dans la reproduction et dans la possible transformation des traumatismes individuels et collectifs.

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