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A l’invitation de l’Association Marcel Jousse, Pierre Février propose un atelier samedi 10 novembre 2018 à Paris.

Docteur en sciences, ingénieur chez Michelin, il est tombé sur l’ouvrage d’Edgard Sienaert “Au commencement était le mimisme” et cela a été pour lui une révélation (lire son témoignage publié sur le site). Ses recherches originales dans le domaine de la formation professionnelle et du développement personnel nous ont donné envie de l’inviter. Il nous fera expérimenter un processus issu de techniques théâtrales pour concrétiser nos intentions dans de nouvelles manières d’être et de faire.

L’atelier

Qui aurait l’idée d’offrir aux enfants pour Noël un livre pour leur apprendre à faire du vélo ? Alors que le fonctionnement d’une bicyclette suppose la maîtrise de phénomènes physiques complexes, on trouve tout naturel de l’apprendre avec son corps.

Mais lorsqu’un adulte veut apprendre comment être plus heureux dans sa vie, il achète des livres de développement personnel… Le constat que j’ai pu faire est que la lecture, même approfondie, de tels livres n’a pas eu beaucoup d’effet sur moi et sur mes comportements. De même, j’ai appris à être manager mais avec du recul c’est surtout en observant les autres manager et en me frottant au réel que j’ai appris à manager. Ce qui m’a conduit à explorer d’autres voies et sur ce chemin l’apport de l’anthropologie du Geste de Marcel Jousse a été déterminant.

Par des jeux corporels, nous ferons l’expérience de ses principes fondamentaux. Puis nous expérimenterons un processus pour l’incorporation de savoir-être, basé sur des techniques théâtrales. Le thème proposé pour l’atelier est celui du pardon.

Infos pratiques

Lieu :   92 bis Bd du Montparnasse – 75014 Paris

Repas possible sur place à partir de 12h avec d’autres participants, sur inscription préalable, pour 10 € par personne.

Pour vous inscrire, merci de contacter Élisabeth d’Eudeville

  • par mèl : elisabeth.deudeville*[arobase]*gmail.com
  • ou par courrier, avec votre chèque à l’ordre de l’Association Marcel Jousse, E. d’Eudeville, 108 avenue Denfert-Rochereau, 75014 Paris

Il est aussi possible d’apporter son pique-nique.

Atelier :  de 14h à 18h, ouvert à tous. Merci de vous inscrire par le formulaire ci-dessous afin de faciliter l’organisation.

Participation :

  • participation libre aux frais d’organisation
  • gratuit pour les adhérents de l’association

    Afin de faciliter l'organisation, nous vous remercions de vous pré-inscrire à l'aide du formulaire ci-dessous.

    Vos coordonnées resteront confidentielles.

    Pierre Février

    J’ai un diplôme d’ingénieur et un doctorat dans la spécialité dynamique des fluides. Après un post-doctorat aux États-Unis, j’ai rejoint le groupe Michelin en Recherche et Développement. J’ai travaillé pendant 9 ans dans le domaine de la recherche sur les problématiques d’adhérences, de sécurité routière et de comportement des véhicules, en tant que chercheur puis manager d’équipe. Puis j’ai été chef projet et manager pendant 7 ans dans la conception des pneumatiques tourisme. Depuis 2018, je travaille dans le service ressources humaines.

    En parallèle, j’ai une pratique régulière du théâtre en tant qu’amateur dans une troupe depuis 15 ans.

    L’article :

    Les participants recevront sous forme d’une brochure un très bel article de 22 pages dans lequel Pierre Février présente ses recherches. Ainsi, nous pourrons consacrer l’essentiel du temps à l’expérimentation et aux échanges… suivant l’invitation de Marcel Jousse à nous plonger dans des “laboratoires de prise de conscience”.

    Résumé

    Lorsqu’il s’agit de se développer et d’acquérir de nouveaux savoir-faire ou savoir être, que ce soit à titre personnel ou professionnel, nous avons habituellement recours au savoir : livres en développement personnel, formations en entreprise, sont principalement basés sur des approches discursives. Mais plus l’individu pousse l’abstraction, plus il développe la connaissance intellectuelle et moins il est capable de mettre cet enseignement en geste. On retrouve là une des problématiques des comédiens qui veulent travailler un personnage : plus vous poussez la connaissance intellectuelle d’un personnage, moins vous avez de facilité à le jouer (M. Chekhov). Il nous faut donc changer de paradigme : l’acte doit précéder la pensée, et une habitude doit précéder la capacité de susciter la pensée à volonté (Dewey). Il s’agit d’opérer une inversion par rapport à la psychologie ordinaire d’une pensée qui dirigerait le geste. C’est parce que l’on a incorporé les gestes en nous, que nous pouvons les convoquer par la pensée. Et c’est parce que ces gestes sont devenus de nouvelles habitudes qu’ils peuvent être convoqués à volonté.

    Devenir un homme libre, cela pourrait vouloir dire être dans la conduite et la conscience de ses gestes sans entrave extérieure, ni intérieure. La vraie liberté de la volonté implique de dégager celle-ci des attaches qui lient la spontanéité à l’habitude irréfléchie, de façon à pouvoir accomplir avec son corps les actions que l’on veut vraiment faire. Cette liberté n’est pas un don inné mais une compétence acquise (Dewey [1]). Pour qu’il y ait changement dans nos comportements, nous postulerons qu’il faut que ce changement se fasse dans le champ des habitudes. Comme le propose Alexander [1], il s’agit de remplacer les habitudes ‘inefficaces’ et ‘inintelligentes’ par de nouvelles habitudes positives ‘intelligentes’ et qui demeurent en permanence accessibles à un contrôle conscient. Ce travail est au cœur de la formule de Marcel Jousse : Il ne faut pas que le formulisme nous domine, il faut que nous utilisions le formulisme [2].

    En puisant dans l’Anthropologie du Geste de Marcel Jousse et en faisant un parallèle avec les pratiques des comédiens, cet article vise à identifier des idées forces pour orienter un travail de recherche sur la reconstruction des gestes et des habitudes. Une des propositions est qu’il y a une gestualité de la cognition [3], un lien étroit entre la vie intérieure et l’expression extérieure, ce qui nous donne en perspective la possibilité d’étendre les « techniques du corps » aux techniques « corps-esprit » [4]. A l’instar des comédiens, nous pourrions travailler nos gestes de « l’extérieur » vers « l’intérieur », c’est-à-dire travailler des gestes propositionnels de manière ample pour façonner notre vie intérieure et les répéter jusqu’à former de nouvelles habitudes.

    Quelques références :

    [1] Shusterman Richard. Conscience du corps. Pour une soma-esthétique, 2007

    [2] Sienaert Edgard. Au commencement était le mimisme. Essai de lecture globale des cours de Marcel Jousse. Association Marcel Jousse, 2014

    [3] Olivier G. La cognition gestuelle. Ou de l’écho à l’égo. Presses universitaires de Grenoble, 2012

    [4] Candau Joël, Gaucher Charles, Halloy Arnaud. “Geste et culture : état des lieux”. Anthropologie et sociétés, vol 36, N°3, 2012

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