Marcel Jousse

chercheur, anthropologue, pédagogue

Violences et sociétés au 21ème siècle – Approches croisées

Suite au séminaire du 20 novembre 2021, cette page a vocation à rassembler au fur et à mesure des contributions sur ce thème, pour garder la réflexion ouverte et la développer avec le temps – pourquoi pas avec votre participation ?

Sommaire de la page :

 

Voici un résumé visuel de la problématique proposée comme point de départ du séminaire :

Lire le document d’introduction au séminaire

A travers ces différentes présentations, vous vous apercevrez que le mot “violence” a des significations variables. Il ne s’agit pas en effet d’un concept spécifique dans la pensée de Jousse. D’ailleurs, pour lui, les “idées” n’existent pas en tant que tel (en dehors d’un individu particulier). La question posée par Jousse au sujet des mots que nous employons couramment : quels sont les faits concrets et observables que ce mot désigne pour chacun de vous, en fonction de votre propre expérience du monde et de ce que vous cherchez à exprimer ? Quel est le geste interactionnel sous-jacent que je mets derrière ce mot ? Dès lors, nous pouvons mieux nous approcher de la pensée de l’autre, en essayant de refaire ses gestes et pas seulement en entendant ou en lisant ses mots.
Si vous souhaitez communiquer avec l’un ou l’une des intervenants, écrivez-nous !

 

La colonisation gestuelle : lecture d’un extrait de cours de Marcel Jousse

Muriel Roland, artiste de théâtre, nous donne à entendre un extrait de cours de Marcel Jousse, le 2 mai 1945 à l’École des Hautes Études. Il s’agit d’une sorte de “bande-annonce” faite par le professeur Jousse à son auditoire, car il développera ce thème tout au long de l’année suivante dans ses conférences à l’École d’Anthropologie.

 

Violence, mimisme et désenchantement du monde dans les sociétés du XXIe siècle

Gabriel Bourdin est professeur d’anthropologie à l’UNAM (Mexique). Dans cette communication faite en ouverture du séminaire du 20/11/2021, il présente la perspective de Jousse sur la guerre et la colonisation, comme étant une expression des relations de prédation à l’œuvre dans le monde animal – qu’il s’agit, à l’aide de l’anthropologie du mimisme, de dévoiler, et de dépasser dans des relations de fraternisation. (32 minutes)

 

René Girard et Marcel Jousse : une complémentarité pour comprendre la violence ?

Muriel Roland se nourrit de la pensée de ces deux chercheurs, qui éclairent sa pratique théâtrale et sa compréhension de la condition humaine. Elle partage ici d’une façon orale improvisée en quoi elles peuvent se conjuguer pour expliquer la violence des sociétés humaines (environ 30 min). La vidéo se termine par un échange avec Gabriel Bourdin sur la question du dépassement des logiques sacrificielles.

Pour René Girard, le désir mimétique est à l’origine de la violence humaine. C’est pour réguler cette violence que les communautés ont de tous temps et en tous lieux pratiqué sacrifices et rituels, ceci conduisant à la naissance du sacré, et par conséquent, de la culture. Pour Marcel Jousse, c’est le mimisme qui permet la transmission gestuelle, laquelle humanise littéralement et pacifie les individus comme les communautés. Ces deux versants de la mimésis et leur nécessaire articulation sont au centre du message des évangiles et ce n’est pas un hasard si les deux hommes ont fait du texte biblique leur terrain de prédilection.

 

La vie est un combat : le thème de la violence à travers les cours de Marcel Jousse

Titus Jacquignon a fait sa thèse de doctorat à partir des transcriptions des cours de Marcel Jousse. Il nous donne ici un article de synthèse mettant en lumière différentes facettes de la question de la violence, de la lutte et du combat dans le contenu et la forme de son enseignement oral (environ 1000 conférences sténotypées de façon professionnelle puis transcrites, couvrant la période de 1930 à 1957).

Le sujet de la violence, et plus largement celui de la lutte et du combat, sont omniprésents dans les cours de Marcel Jousse. Pour mieux s’en rendre compte, il suffit d’y rechercher les thèmes opposés : la douceur ou la paix – elles n’y apparaissent que furtivement. En tant que chercheur et professeur, Jousse est un combattant. Il ne se contente pas d’étudier l’être humain à travers son anthropologie, il s’en fait le défenseur contre toutes les conventions sociales et culturelles qui l’empêchent d’être lui-même. Ce positionnement se comprend à travers son parcours personnel, et à travers sa position assumée d’étranger, sur le plan culturel, par rapport au contexte intellectuel parisien où il intervient. Sa manière très personnelle d’enseigner s’inscrit dans une intention de susciter des réactions, des prises de conscience parmi son auditoire. Il veut nous réveiller à ce que nous sommes profondément, et sur cette base, remettre en question la manière dont nous traitons, en tant que société, tout ceux qui de son point de vue sont restés plus vivants : les enfants, les peuples indigènes, les cultures orales et paysannes…

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Comment cesser notre auto-destruction ? Vers une culture de la transformation des traumatismes

Thomas Marshall partage le résultat de son questionnement sur les causes anthropologiques de la crise écologique contemporaine. L’approche gestuelle de Jousse donne l’occasion de mettre en lien des connaissances issues de différents domaines, pour changer notre regard sur la fragilité de la condition humaine.

Les violences exercées de façon intentionnelle ou non par les êtres humains envers leurs congénères et sur les systèmes écologiques ont pris une ampleur telle que leurs effets dans l’espace et le temps échappent radicalement à nos capacités de perception. Notre incapacité collective à tirer des conséquences pratiques des alertes présentées par les scientifiques donne l’impression que les sociétés technologiquement avancées du monde entier sont engagées dans une dynamique d’auto-destruction impactant l’ensemble de la vie sur Terre. Cette situation suscite chez un grand nombre de nos contemporains, les jeunes en particulier, une grande anxiété.
Jousse a notamment nourri son anthropologie du mimisme des observations des cliniciens de la « santé mentale », à la suite des recherches de son maître Pierre Janet. Il a formulé des diagnostics sur les maladies dont notre civilisation était selon lui victime, en s’inspirant de la terminologie médicale. Cette démarche d’investigation psycho-physiologique des maux contemporains de notre espèce mérite d’être réactualisée à la lumière des découvertes de ces dernières décennies sur le système nerveux, et en particulier sur les mécanismes de survie impliqués dans l’apparition, dans la reproduction et dans la possible transformation des traumatismes individuels et collectifs.

Une nouvelle histoire des origines du christianisme présentée au Vatican

Pierre Perrier fait un retour, lors de la Rencontre 2021 de l’Association Marcel Jousse, suite à sa participation à un colloque exceptionnel du Comité Pontifical de Sciences Historiques, du 27 au 29 octobre.

L’enjeu du colloque était de présenter l’état des recherches et de discuter d’une possible remise en question de la vision historique établie depuis la fin du 19ème siècle, basée sur l’étude critique des textes en grecs des Évangiles.

Il en ressort des preuves probantes d’une vaste diffusion, par les apôtres, de l’enseignement de Jésus en araméen. Cette diffusion a été permise par des structures orales traditionnelles de composition et de mémorisation, issues de la culture mésopotamienne ; et aussi par le rôle majeur joué par la diaspora hébraïque dans des échanges commerciaux structurés à travers toute l’Eurasie, de Rome et de l’Espagne à la Chine.

« Enquête sur l’histoire des premiers siècles de l’Église »

Au vu de l’importance de cet événement, nous sommes heureux de partager publiquement la vidéo de cette conférence introductive.

 

Une bibliographie des recherches de Pierre Perrier sur les Évangiles

 

Un résumé de Pierre Perrier sur son intervention

L’enjeu du colloque était d’échanger sur la nécessité ou non d’une remise à jour de la manière dont on raconte l’histoire des débuts de l’Église. Avec 28 contributeurs, de l’Espagne à la Chine, cela couvrait non seulement ce qui eut lieu en Palestine et à Rome, mais plus largement toutes les missions des apôtres et de leurs premiers successeurs.
L’organisateur du Colloque ouvrait ainsi la place à des explications joussiennes sur la composante hébraïque et orale des prédications et de la constitution de l’Église. Les divergences d’interprétation sont fondées sur des positions méthodologiques :

  • soit du côté de l’exégèse et de recherches historiques travaillant à partir de documents écrits,
  • soit du côté des recherches intégrant les découvertes de Jousse sur le Style oral,
  • soit entre ces 2 positions, des approches comprenant l’anthropologie, l’archéologie et la culture.

Nous avons pu faire passer une vision eurasiatique d’échanges intensifs au premiers siècles portant la Bonne Nouvelle par la diaspora hébraïque et un peu de Jousse. On présentera donc cette place de Jousse, directe ou sous jacente dans ce colloque, et le point sur nos travaux bien accueillis mais aussi refusés en Occident seulement par plusieurs, et on essayera de comprendre pourquoi.

Le contenu de cette présentation est développé dans un ouvrage récemment publié :

Retour à la source, éditions du Jubilé

Sommaire de la vidéo :

– Le colloque au Vatican, la participation de Pierre Perrier en lien avec des recherches collectives qui prolongent celles de Jousse sur le style oral araméen.

– (8’10) : commentaires sur les thèmes abordés par les 28 intervenants. Élargissement du périmètre géographique concerné en dehors de l’Empire Romain, en lien avec un réseau commercial hébreu de l’Espagne à la Chine.

– (12’10) Des éléments (re)découverts entrent en contradiction de la version établie. Le rôle majeur de la diaspora hébraïque à Rome et en dehors. Chronologie du voyage de l’apôtre Thomas jusqu’en Inde et en Chine.

– (25’53) L’enjeu : démontrer que les textes des Évangiles portent la marque de structures de composition orales existant au Moyen Orient ; face au consensus occidental d’une composition initiale par écrit et en grec. Le damier mésopotamien comme structure traditionnelle des textes de sagesse oraux.

– (28’50) Source et explication de la localisation des témoignages matériels de l’évangélisation du 1er siècle. L’exemple de la fondation d’une Église en Chine.

– (32’55) Analyse et informations tirées d’un texte de 105 verset issu des Actes de Thomas, le Madrasha de la Rivière de Perles. Des exemples de damiers dans d’autres textes chrétiens du 1er siècle.

– (39’10) Quelle contribution joussienne aux suites du colloque ? La structure en damier donne une cohérence globale aux colliers mnémotechniques mis en évidence par Jousse.

– (42’40) Question sur l’Empire Parthe.

– (44’38) Question sur l’usage des damiers dans l’Orient antique.

– (47’38) Question sur la position de Daniel Marguerat.

– (49’45) Réponse à la réaction de Gabriel Bourdin sur la découverte de la composition en damier.

– (53’00) Question sur le Madrasha / Midrash.

– (54’43) Conversation de Pierre Perrier avec Edgard Sienaert et Clara-Elisabeth Vasseur : pourquoi est-ce si difficile à faire entendre ?

– (1h06) Pour aller plus loin : « Retour à la source » de Pierre Perrier, publié en décembre 2021 aux éditions du Jubilé.

Au programme de la rencontre du dimanche 21 novembre 2021

A la suite du séminaire proposé samedi, les rencontres annuelles de l’Association Marcel Jousse se poursuivent en vidéo-conférence dimanche après-midi.

A 14h30 :  Assemblée Générale

A l’ordre du jour, pour les membres :  présentation et réponse aux questions sur le rapport moral et le rapport financier ; présentation des personnes candidates pour le renouvellement du Bureau de l’association jusqu’en 2024. Les votes auront lieu via un formulaire électronique.

Intermède : un texte de Marcel Jousse lu par Céline Perrot.

Jusqu’à 16h :  Partage des actualités et projets des membres contribuant à la diffusion de la pensée de Jousse dans le monde, en particulier hispanophone.

Les bas-reliefs de Kong Wang Shan en Chine

De 16h à 17h15 : Pierre Perrier (Académie des Sciences)

Présentation suite à un colloque du Comité Pontifical de Sciences Historiques, au Vatican (27-29/10/2021) :

« Enquête sur l’histoire des premiers siècles de l’Église »

Voir le résumé  et la vidéo de cette intervention

 

De 17h15 à 17h30 : conclusion des rencontres

 

* * * * * *

 

Sur le même thème que la présentation de Pierre Perrier, pour nos amis hispanophones, nous partageons cette information :

Lundi 29 novembre 2021, à 19 h 40 (heure de Paris) une conférence aura lieu sous le titre :

« L’Anthropologie du Geste de Marcel Jousse : nouvelles recherches sur l’oralité »

à l’Université Ecclésiastique San Dámaso (Madrid) et virtuellement via la chaîne YouTube de ladite université.  

Il s’agit de la 4ème journée du Cycle de Conférences intitulé : « La pédagogie de l’Église des Apôtres »

L’exposé sera proposé par le Dr. M. Francisco José López Sáez (Université Pontificale Comillas / Université Ecclésiastique San Dámaso) et M. Francisco García Baca (Université Pontificale Comillas) qui offriront une introduction biographique de Marcel Jousse et une initiation à son Anthropologie du Geste, suivies d’une présentation des nouvelles recherches sur l’oralité.

Télécharger la présentation

Séminaire en ligne samedi 20 novembre 2021

Les communications de ce séminaire sont désormais disponibles au format vidéo ou audio.

Du fait des restrictions sanitaires, nous allons cette année à nouveau, proposer la rencontre annuelle en visioconférence, samedi 20 et dimanche 21 novembre.

Le samedi après-midi sera consacré à un séminaire permettant de lancer une réflexion collective sur le thème :

Violences & sociétés au 21ème siècle :
Approches croisées à partir de Marcel Jousse, de René Girard, et de recherches contemporaines.

14h30 – 17h30 via Zoom

 

La colonisation gestuelle : lecture d’un extrait de cours de Marcel Jousse par Muriel Roland (5 min)

Qu’est-ce que la colonisation pour Jousse ? Il le précise le 29 avril 1946 dans son cours introductif sur ce thème qu’il développe à l’École d’Anthropologie :

“Autrefois, quand nous nous trouvions en face de l’ennemi, s’échangeait le dialogue muet et terrible : « Tue-moi ou je te tues ». J’allais presque dire avec la même loi, mais avec un petit peu plus de précaution, nous avons ce qu’on peut appeler la diplomatie. Nous nous regardons de peuple à peuple : « Colonise-moi ou je te colonise ».

C’est qu’en effet, nous prenons, nous, ce mot dans son sens gestuel. Qu’est-ce que c’est que le colon ? C’est celui qui cultive, c’est celui qui met précisément en réserve ce qui est cultivé pour procurer à manger. C’est là toutes les grandes lois que vous appelez économiques, commerciales. Vous déguisez vos gestes avec des mots qui savent mentir. Je vous ai dit que c’est une ironie d’avoir un professeur d’Anthropologie du Langage qui ne croit pas au langage. Parler, bien parler, c’est savoir mentir !”

Introduction du séminaire :

« L’un des élèves les plus remarquables de Mlle Baron lui disait l’autre jour : ‘Ce qui est frappant chez le P. Jousse, c’est qu’il fait repenser toute chose.’ C’est cela. Il faut reposer tous les problèmes, non pas en fonction de Jousse qui n’est rien dans l’espèce, mais en fonction du Mimisme découvert par Jousse. »

Pour Marcel Jousse (1886-1961), dans tout phénomène humain, le mimisme est constamment à l’œuvre. Ce terme signifie simplement que « L’anthropos mime l’univers » – qu’il le veuille ou non. C’est pourquoi Jousse considère qu’un manque de compréhension de ce mécanisme anthropologique de base ne peut conduire qu’à des méthodes scientifiques erronées, génératrices de pseudo-problèmes apparemment insolubles.

La face lumineuse du mimisme est la capacité qu’il donne à notre espèce de connaître, de s’adapter, d’inventer, de conserver et de transmettre ses connaissances, et par conséquent de développer une incroyable diversité de cultures et de sociétés, avec leurs langues, leurs manières de vivre, leurs croyances et leurs techniques…
Par rapport à elle-même et par rapport au monde qui l’entoure, cette puissance créatrice de notre espèce implique une redoutable responsabilité collective, dans la mesure où elle peut avoir des conséquences destructrices, à des échelles dans le temps et dans l’espace qui dépassent radicalement celles de notre perception individuelle. Le 20ème siècle en a apporté maints témoignages tragiques. La catastrophe écologique mondiale qui ne peut plus être niée en ce début de 21ème siècle se conjugue avec les menaces pré-existantes de violences inter-humaines, que ce soit le fait d’individus isolés, de groupes terroristes, d’États autoritaires, de pouvoirs économiques et financiers transnationaux, de guerres civiles ou de conflits entre États rivaux…

Lire la suite de la présentation du thème

Les interventions

Gabriel Bourdin – professeur d’anthropologie à l’UNAM (Mexique) :
La tournure rituelle. Violence, mimisme et désenchantement du monde dans les sociétés du XXIe siècle.”

Résumé de la communication

Muriel Roland – artiste de théâtre, chercheuse, doctorante :
René Girard et Marcel Jousse : une complémentarité permettant de mieux comprendre la violence ?”

Pour René Girard, le désir mimétique est à l’origine de la violence humaine. C’est pour réguler cette violence que les communautés ont de tous temps et en tous lieux pratiqué sacrifices et rituels, ceci conduisant à la naissance du sacré, et par conséquent, de la culture. Pour Marcel Jousse, c’est le mimisme qui permet la transmission gestuelle, laquelle humanise littéralement et pacifie les individus comme les communautés. Ces deux versants de la mimésis et leur nécessaire articulation sont au centre du message des évangiles et ce n’est pas un hasard si les deux hommes ont fait du texte biblique leur terrain de prédilection.

Titus Jacquignon – doctorant :
La vie est un combat : le thème de la violence dans les cours de Marcel Jousse”

La violence, mais plus largement la lutte et le combat, sont omniprésents dans les cours de Marcel Jousse. Pour mieux s’en rendre compte, il suffit d’y rechercher les thèmes opposés : la douceur ou la paix – elles n’y apparaissent que furtivement. Même la confraternisation dont il parle n’est pas la paix, mais plutôt une après-guerre – peut-être une entre-deux-guerres.
Deux aspects principaux du thème se détachent clairement. Le titre de mon intervention a en fait une double signification :
• La violence de Marcel Jousse dans ses cours, stylistiquement et intellectuellement, à des fins pédagogiques.
• La violence, la lutte, le combat, dans le monde anthropologique et social (et dans le monde animal).
Ce sera mon plan de route.

Thomas Marshall – docteur en sciences de la communication :
“Comment cesser notre autodestruction ? Vers une culture de la transformation des traumatismes.”

Les violences exercées de façon intentionnelle ou non par les êtres humains envers leurs congénères et sur les systèmes écologiques ont pris une ampleur telle que leurs effets dans l’espace et le temps échappent radicalement à nos capacités de perception. Notre incapacité collective à tirer des conséquences pratiques des alertes présentées par les scientifiques donne l’impression que les sociétés technologiquement avancées du monde entier sont engagées dans une dynamique d’auto-destruction impactant l’ensemble de la vie sur Terre. Cette situation suscite chez un grand nombre de nos contemporains, les jeunes en particulier, une grande anxiété.
Jousse a nourri son anthropologie du mimisme notamment des observations des cliniciens de la « santé mentale », à la suite des recherches de son maître Pierre Janet. Il a formulé des diagnostics sur les maladies de civilisation dont nous étions selon lui victimes, en s’inspirant de la terminologie médicale. Cette démarche d’investigation psycho-physiologique des maux contemporains de notre espèce mérite d’être réactualisée à la lumière des découvertes de ces dernières décennies sur le système nerveux, et en particulier sur les mécanismes de survie impliqués dans l’apparition, dans la reproduction et dans la possible transformation des traumatismes individuels et collectifs.

Déroulement

Le séminaire sera animé par Thomas Marshall.
Chaque intervenant disposera d’un temps maximum de 30 minutes pour son intervention, suivie de 10 minutes de questions et échanges avec l’auditoire.

 

Revenez sur cette page début novembre pour en savoir plus !

Marcel Jousse et l’anthropologie du geste / Revista Pelicano

Marcel Jousse y la antropologia del gesto : Un article en espagnol de Gabriel Luis Bourdin, Universidad Nacional Autónoma de México, publié dans la revue Pelicano en août 2016.
Nous avons réalisé une traduction en français de cette présentation, rédigée afin de donner à voir aux chercheurs et étudiants en sciences humaines l’importance de l’œuvre de Jousse.

Résumé :

L’œuvre de Marcel Jousse, jésuite, anthropologue et linguiste français (1886-1961), est l’une des créations les plus transcendantes et les plus singulières de la pensée anthropologique du XXe siècle et, curieusement, l’une des moins connues du lecteur spécialisé en anthropologie et en sciences du langage, sans parler du grand public.
L’objectif de cette présentation est de témoigner de la pertinence pérenne de la nouvelle science du geste et du langage inaugurée par Jousse dans la première moitié du vingtième siècle. L’anthropologie du geste est l’ouvrage qui résume la pensée et les recherches de Jousse. Il a été composé sur la base d’un projet de systématisation de son enseignement scientifique, qui était principalement oral. Plusieurs de ses mémoires, initialement publiés séparément, ont été intégrés à cette synthèse.
Le présent article se réfère à une autre source principale pour l’étude de l’œuvre de Jousse, à savoir les cours oraux, donnés par Jousse entre 1931 et 1957 à la Sorbonne, à l’École d’anthropologie et dans d’autres lieux importants d’enseignement supérieur en France, pris en note par des professionnels de la sténotypie et transcrits ultérieurement par G. Baron.

Mots clés : anthropologie, geste, mimisme

Télécharger l’article traduit en français

Télécharger l’article de la Revista Pelicano

Marcel Jousse et Manuel Lekuona

Nous mettons à votre disposition un article en espagnol de Gorka Aulestia publié dans la Revista Internacional de los Estudios Vascos (revue internationale d’études basques) en 1994. Il est intitulé :

Marcel Jousse y Manuel Lekuona : dos pioneros de la literatura oral

(Marcel Jousse et Manuel Lekuona : deux pionniers de la littérature orale).

Appel à communication sur l’anthropologie du geste

Gabriel Bourdin, professeur d’anthropologie à l’Université Nationale Autonome du Mexique, invite à répondre à un appel à communication pour la revue Mundaú, éditée par l’Universidade Federal de Alagoas au Brésil.

Il coordonne avec un collègue de cette université le dossier du numéro 11 de la revue qui paraîtra fin 2021, sur le thème de l’anthropologie du geste.

Les articles sont à proposer d’ici le 30 juillet. Ils peuvent être rédigés en espagnol, portugais, français ou anglais.

Voici la présentation du thème :

 

 

Traduction des consignes aux auteurs

Souhaitez-vous envoyer des contributions à la revue ? Nous vous invitons à consulter la section À propos de la revue et à lire les politiques des sections disponibles, ainsi que les lignes directrices pour les auteurs. Les auteurs doivent s’inscrire sur le site internet avant de soumettre un article. Si vous êtes déjà inscrit, il vous suffit d’accéder au système et de lancer le processus de soumission en 5 étapes.

Objectif et portée

Mundaú est une revue électronique semestrielle éditée par le programme d’études supérieures en anthropologie de l’Institut des sciences sociales de l’Université fédérale d’Alagoas. Elle publie des articles en flux continu et sous forme de dossiers thématiques. Son objectif est de contribuer au débat anthropologique, à l’avancement de la recherche et à la diffusion d’articles de spécialistes du domaine, rassemblant des thèmes et des questions de débat contemporain dans la discipline. Revista Mundaú est ouverte à la collaboration des chercheurs des universités et des institutions de recherche nationales et internationales dans le domaine de l’anthropologie, sous forme d’articles, en portugais, espagnol, anglais et français.

Processus d’examen par les pairs

La publication des articles est conditionnée par l’approbation des pairs et, si tel est le cas, par le respect de leurs recommandations. L’originalité du traitement du thème, la cohérence et la rigueur de l’approche, sa contribution aux sciences sociales et la ligne thématique de la revue sont prises en compte. Les noms des examinateurs resteront confidentiels, et les noms des auteurs ne seront pas révélés aux examinateurs.

Politique d’accès libre

Cette revue offre un accès libre et immédiat à son contenu, suivant le principe que la mise à disposition gratuite des connaissances scientifiques au public permet une plus grande démocratisation du savoir à l’échelle mondiale.

Directives pour les auteurs

1. La revue Mundaú accepte de publier des articles inédits en sciences sociales, qui ne sont pas présentés simultanément dans une autre revue. Les comptes rendus d’œuvres ou de thèmes de la région sont également acceptés, lorsqu’ils sont liés au noyau thématique du numéro respectif.

2. La publication des travaux est conditionnée à l’approbation des arbitres et, si tel est le cas, à l’accomplissement de leurs recommandations. L’originalité du traitement du thème, la cohérence et la rigueur de l’approche, sa contribution aux sciences sociales et la ligne thématique de la revue sont prises en compte. Les noms des examinateurs resteront confidentiels, et les noms des auteurs ne seront pas révélés aux examinateurs.

3. Les articles sont publiés en portugais, espagnol, anglais et français. La longueur maximale recommandée est de 40 000 caractères, espaces compris. Les articles sont accompagnés d’un résumé de 150 mots maximum en portugais, français, anglais et espagnol, dans lequel sont synthétisés les objectifs, méthodes et conclusions du travail, et d’une liste de 3 à 5 mots-clés, séparés par des points et dont la première initiale est en majuscules.

4. Les articles sont envoyés de manière anonyme, en texte brut et sans recours à des ressources de formatage sophistiquées, via la page web de la revue. Pour la soumission et le suivi, il est nécessaire de s’inscrire dans la zone d’accès, de fournir des informations concernant votre formation universitaire, l’organisation et le domaine dans lequel vous travaillez, votre adresse postale complète et, si vous le souhaitez, d’indiquer jusqu’à deux publications récentes les plus pertinentes.

5. La revue Mundaú propose deux modes de soumission : pour des dossiers thématiques spécifiques, dans des délais préalablement définis, ou en tant que texte unique. Les textes des dossiers thématiques sont évalués en bloc et la décision est annoncée après la date limite de soumission ; les textes séparés sont évalués en flux continu et leur approbation est conditionnée à la perspective concrète de publication.

6. Les points saillants du texte sont en italique. Les notes de bas de page, lorsqu’elles sont indispensables, sont courtes et substantielles, numérotées de manière séquentielle et sans formatage spécifique.

7. Les graphiques, figures et tableaux sont envoyés dans un fichier séparé, avec identification du programme et de la version ; ils ne peuvent pas dépasser les dimensions de la page du journal (16,5 x 11,5 cm). La numérotation séquentielle et le titre, ainsi que la source des données, sont insérés dans le texte en tant qu’espaces réservés.

8. Les notes de référence sont insérées dans le texte, selon le modèle suivant : (AUTEUR, année, p. xx), (AUTEUR1, année, p. xx ; AUTEUR2, année, xx) ou (AUTEUR ; AUTEUR, ANNÉE). S’il y a plus d’une œuvre du même auteur dans une année, elle est accompagnée d’une lettre séquentielle de l’alphabet. Exemple : (AUTHOR, 1998a ; 1998b).

9. Les références sont présentées à la fin du document, classées par ordre alphabétique et sans numérotation, conformément à la norme NBR 6023.
Exemples :

a) livre : NOM DE FAMILLE, Nom. Titre en gras. Edition. Lieu de publication : Editeur, année.

Par exemple : FERNANDES, Florestan. A revolução burguesa no Brasil : ensaio de uma interpretação sociológica. 3. ed. Rio de Janeiro : Guanabara Publishers, 1987.

b) chapitre : NOM DE FAMILLE, Nom. Titre du chapitre. Dans : SURNAME, N. (org.). Titre du livre en gras. Edition. Lieu de publication : Editeur, année. p. xx-yy.

Par exemple : McCARTHY, Thomas. Le discours pratique : sur la relation entre la morale et la politique. Dans : CALHOUN, C. (Org.). Habermas et la sphère publique. Cambridge : The Mit Press, 1992. p. 51-72.

c) article : NOM DE FAMILLE, Nom. Titre de l’article. Titre du périodique en gras, v. year-or-volume, n. number-or-issue, p. xx-yy, année.

Par exemple : BENHABIB, Seyla. Le déclin de la souveraineté ou l’émergence de normes cosmopolites ? Repenser la citoyenneté en période d’instabilité. Civitas, v. 12, n. 1, p. 20-46, 2012.

d) publications électroniques : suivre le modèle ci-dessus, selon leur genre, plus DOI ou adresse complète et date de lecture.

DIAS, Bruno. Approuvé la résolution sur l’éthique de la recherche en sciences humaines et sociales. Dans : Page de l’Association brésilienne de santé collective. Le 15 avril 2016. Disponible à l’adresse suivante : https://www.abrasco.org.br/site/noticias/formacao-e-educacao/aprovada-a-resolucao-sobre-etica-em-pesquisa-nas-chs/17194/. Consulté le : janvier 2017.

10. Toute la littérature doit être soumise à la vérification du DOI à l’adresse http://www.crossref.org/SimpleTextQuery/.

11. S’il y a plus d’un auteur, les rédacteurs seront informés de la contribution de chacun au texte, de la recherche à la rédaction finale.

12. L’auteur informe, avec son identification, de la source de financement de la recherche et des conflits d’intérêts potentiels.

13. L’envoi spontané d’articles et l’acceptation ultérieure de leur publication impliquent automatiquement la cession des droits de la première publication à la revue Mundaú. Les droits d’auteur restent la propriété de l’auteur. Une éventuelle reproduction postérieure, par quelque moyen que ce soit, ne peut être faite qu’après accord préalable entre la revue et l’auteur et avec la citation de la source.

14. Les concepts émis dans les articles relèvent de la seule responsabilité des auteurs et ne reflètent pas nécessairement l’opinion du comité de rédaction et du comité éditorial.

Conditions de soumission

Dans le cadre du processus de soumission, les auteurs sont tenus de vérifier la conformité de la soumission par rapport à tous les éléments énumérés ci-dessous. Les soumissions qui ne sont pas conformes aux normes seront retournées aux auteurs.

La contribution est originale et inédite, et n’est pas en cours d’examen pour publication par une autre revue ; dans le cas contraire, une justification doit être fournie dans la rubrique “Commentaires au rédacteur”.
Le fichier de soumission est au format Microsoft Word, OpenOffice ou RTF.
Le texte est à interligne simple ; il utilise une police de 12 points ; il emploie l’italique au lieu du soulignement (sauf dans les adresses URL) ; les figures et les tableaux sont insérés dans le texte, et non à la fin du document comme pièces jointes.
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Les instructions disponibles dans Garantir une évaluation aveugle par les pairs ont été suivies (l’identification de l’auteur a été supprimée du texte et des “propriétés du document”).
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Politique de confidentialité

Les noms et adresses communiqués à la revue seront utilisés exclusivement pour les services fournis par cette publication et ne seront pas mis à disposition à d’autres fins ou à des tiers.

Traduit avec www.DeepL.com/Translator (version gratuite)

Un dossier sur Marcel Jousse publié par la revue Transversalités

A l’occasion du dépôt des archives Marcel Jousse (1886-1961) à l’Institut Catholique de Paris, soixante ans après sa mort,  le numéro de la revue Transversalités  d’avril-juin 2021 propose un dossier “Marcel Jousse” dirigé par Camille Riquier, Vice-Recteur à la recherche à l’ICP.

Nous nous réjouissons de cette première publication de l’Institut Catholique de Paris au sujet de l’œuvre de Marcel Jousse , la voie ayant été ouverte par la thèse de doctorat en philosophie de Clara-Elisabeth Vasseur sur Jousse et Bergson. La publication du livre tiré de cette thèse marquante est prévue en 2021.

Merci à tous les auteurs et autrices de ce dossier qui partagent dans les articles leur travail personnel, nous montrant ainsi que la pensée de Jousse peut rester vivante et inspirante à notre époque, dans différents domaines.

Nous vous invitons à partager en commentaires en bas de cet article vos appréciations à propos de l’un ou l’autre de ces articles. Les commentaires hors-sujet ou manquant de respect ne serons pas publiés.

Au sommaire (avec lien vers les résumés)  :

•        Liminaire – Camille Riquier

•        Marcel Jousse : un Kepler de l’ éducation – Rémy Guérinel

•        Penser le réel avec Marcel Jousse et Henri Bergson – Clara-Élisabeth Vasseur

•        Marcel Jousse ou la subversion lumineuse – Bertrand Vergely

•        Conserver, adapter, transformer : Marcel Jousse à l’ épreuve du présent – Jean-Rémi Lapaire

•        Marcel Jousse et la phénoménologie. L’originalité du concept d’ intussusception : en deçà de l’empathie, l’alliance avec la résonance – Natalie Depraz

 

Pour commander un exemplaire papier, il y a deux possibilités.

  • Écrire à la revue : Revue Transversalités – Institut catholique de Paris – Vice-rectorat à la recherche – 21, rue d’Assas – 75270 Paris Cedex 06 ou à l’adresse transversalites [AROBASE] icp.fr
  • ou s’adresser à son libraire qui fera la commande.

Le prix de vente est de 16 euros. Pour les commandes qui arrivent à la revue, l’envoi est fait à réception d’un chèque de 16 euros à l’ordre de “Institut catholique de Paris”.

Le numéro en version numérique peut être acheté directement auprès de Cairn pour 12,90 euros ou chaque article au prix de trois euros.

Une nouvelle vie pour les archives Jousse

Le 31 mars 2021, les archives Jousse ont été reçues à la bibliothèque de l’Institut Catholique de Paris. Elles vont ainsi pouvoir être conservées et classées par des professionnels, puis rendues accessibles aux chercheurs, pour une meilleure connaissance de sa vie et de son œuvre.

Après la mise à disposition du public de l’ensemble des transcriptions de ses cours, l’Association Marcel Jousse accomplit à nouveau un grand pas pour la postérité de l’œuvre de Jousse.

Un sympathisant venu prêter main forte, dans la cour de l’ICP

Ces 7 caisses d’archives comprennent des documents sur la vie et les recherches de Jousse, ainsi que sur le travail de sa collaboratrice Gabrielle Baron après sa mort, ayant conduit à la création de l’Association Marcel Jousse.

Élisabeth d’Eudeville, secrétaire de l’association, a été très persévérante depuis de nombreuses années dans la recherche d’une institution qui pourrait recevoir ces archives. Un accord a finalement été trouvé avec l’Institut Catholique de Paris… et le contexte de l’épidémie de COVID avait à nouveau repoussé ce transfert. Voilà donc qui est fait !

Nous vous donnerons des nouvelles du travail de valorisation qui sera mené sous la responsabilité de Guillaume Boyer, conservateur des fonds anciens et patrimoniaux.

Le prochain événement est la publication prévue en avril d’un numéro spécial sur Marcel Jousse de la revue universitaire de l’ICP, Transversalités.

A suivre !

Séminaire 2021 du Dr Bourdin, en espagnol : du 5 mars au 28 mai

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